La chef du gouvernement a célébré la soirée du Nouvel An dans cette région sud-américaine, en compagnie des forces armées participant à la mission Harpie.
Lors du passage à la nouvelle année, Élisabeth Borne, la Première ministre, se trouvait sur une base militaire en Guyane française, située en Amérique du Sud, loin des spéculations de remaniement gouvernemental. Elle accompagnait des forces armées et une brigade de gendarmerie engagées dans la lutte contre l’extraction illégale d’or au cœur de l’Amazonie, une opération nommée Harpie. Sur le terrain, 330 militaires et 250 gendarmes sont déployés afin de s’opposer à l’exploitation et au trafic illégaux d’or. Ces forces armées visent particulièrement deux sortes de lieux exploités illégalement.
Pour aller plus loin, il convient de lire également : « Orpaillage illégal : selon le commandant de la gendarmerie de la région, on recense chaque année entre sept et dix tonnes d’or orpaillé illégalement en Guyane ».
« Les prospecteurs viennent chercher l’or dans les rivières », explique le capitaine Geoffroy. Ils modifient le flux naturel de la rivière pour récupérer l’or dans les dépôts alluviaux du lit originel de la rivière. À l’opposé, ils sont capables d’extraire de l’or directement dans les montagnes. Pour cela, ils cherchent le filon d’or à travers des puits et des galeries souterraines. »
Pour mettre fin à ces exploitations illégales et arrêter les contrebandiers dans une forêt aussi vaste que plusieurs départements, gendarmes et militaires organisent des contrôles sur le terrain, notamment en surveillant plus intensément les cours d’eau qui servent de routes.
La méfiance des autorités locales
« J’ai mis en place quatre bases avancées sur le terrain grâce à nos précieuses connaissances locales », détaille le général Le Bouil. « Un piroguier qui opère sur le Maroni ne peut pas opérer sur l’Oyapock. Chacun connaît et maîtrise son environnement. J’ai aussi disposé des postes de contrôle pour bloquer la logistique adverse, répartis sur les axes fluviaux et les carrefours connus en Guyane. »
Elisabeth Borne, la Première ministre, a déclaré à 42mag.fr : « La loi de programmation militaire va nous permettre de disposer prochainement de nouveaux équipements, notamment des hélicoptères et des drones. »
Pour soutenir ces efforts, la Première ministre s’engage à renforcer les ressources disponibles. « Nous allons donc augmenter notre présence sur place. Nous sommes absolument déterminés à combattre cet orpaillage illégal qui a des effets dévastateurs sur l’environnement et la santé des populations. » En effet, les trafiquants continuent d’utiliser du mercure pour découvrir l’or.
Cependant, les autorités locales ne sont pas convaincues. Selon elles, il ne s’agit pas uniquement de moyens, mais surtout d’une nécessaire coopération internationale. En fait, la plupart des orpailleurs illégaux et de leurs équipements proviennent du Brésil ou du Surinam voisin, un pays qui semble ne montrer aucune disposition à traiter ce problème.