Mardi soir, lors de sa conférence de presse, le chef de l’État a réservé un temps conséquent pour évoquer la question de l’éducation. Ses idées, ainsi que son soutien témoigné envers la ministre Amélie Oudéa-Castéra, ont déclenché de fortes controverses, particulièrement dans les rangs de la gauche.
Durant ces dernières semaines, les questions liées à l’éducation ont fait la une de l’actualité politique. Un débat agité a été provoqué par la polémique concernant Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l’Éducation, avec des demandes de démission provenant autant de l’opposition que des syndicats d’enseignants. Faisant face à des questions lors d’une conférence de presse le mardi 16 janvier en soirée, Emmanuel Macron a affirmé que la ministre avait bien fait de présenter ses excuses suite à ses commentaires sur l’école publique, qui ont suscité une vive polémique. Le chef de l’État a par ailleurs fait de nombreuses annonces concernant l’éducation, allant de l’uniforme à l’hymne national en passant par les cérémonies de remise de diplômes.
Les suggestions faites par le président ont rencontré une réaction plutôt tiède de la part des syndicats et de l’opposition de gauche. “C’est réellement déconcertant , de voir ce président qui se livre à des débats sur une école d’un autre temps, qui recycle des idées anciennes mais qui ne saisit nullement les défis actuels et futurs de l’école, alors que l’école publique est pratiquement en état de délabrement ”, a regretté Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat SNES-FSU, sur 42mag.fr ce mardi.
L’indignation des syndicats
Emmanuel Macron a fait part de son souhait de voir les fonctionnaires être payés davantage « au mérite », une réforme qu’il compte mettre en œuvre « dans les semaines à venir ». Les syndicats ont vite réagi, avec un commentaire cinglant de la Fédération syndicale unitaire (FSU) publiée sur le réseau social X. « Les annonces répètent les vieilles formules : rémunération au prétendu mérite, gestion managériale des carrières qui détruit les logiques collectives », a affirmé le syndicat.
Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat d’enseignants SE-Unsa, a accusé le plan du président de « refondre l’instruction civique ». « L’éloignement d’un chef de l’État est préoccupant. J’espère qu’ il est mal informé et ne sait pas ce que l’école fait déjà. Si ce sont des mensonges, c’est inacceptable et dédaigneux ! », a-t-elle vivement dénoncé sur X.
La gauche critique le choix de l’uniforme
Emmanuel Macron a en outre annoncé que l’uniforme scolaire serait testé dès cette année « dans une centaine d’établissements volontaires » et pourrait être généralisé en 2026. “Il a parlé des ‘jeunes qui n’ont pas la chance d’avoir des familles qui les emmènent à la mer ou à la montagne’. Le président devrait choisir autre chose que l’école militaire ou l’uniforme et intégrer nos propositions de loi pour le droit de partir en vacances ! », a dénoncé Benjamin Lucas, député écologiste, également sur X.
Le président a aussi annoncé une cérémonie de remise de diplômes qui pourrait être réintroduite « cette année » dans les collèges. « Quelle grande nouveauté… Dommage que notre président n’ait jamais été un élu local. Il saurait que ça se pratique déjà… », a fustigé Ian Brossat, sénateur communiste.
La proposition concernant l’hymne national critiquée par des journalistes, le RN applaudit
Plusieurs journalistes ont rapidement commenté l’intention d’Emmanuel Macron de faire apprendre l’hymne national « à l’école primaire ». « Macron ‘favorable’ à l’enseignement obligatoire de l’hymne national à l’école. Ça tombe bien, c’est déjà inscrit dans la loi depuis… 2005 », a commenté Nils Wilcke sur X. « L’apprentissage de l’hymne national à l’école, une innovation depuis 1985. C’était déjà une annonce largement diffusée du ministre de l’Éducation de l’époque, Jean-Pierre Chevènement », a ajouté Louise Tourret, journaliste à France Culture.
Ces mesures recevraient en tout cas le soutien du RN. « Sur l’hymne national à l’école, l’uniforme, l’éducation civique, on dit bravo parce qu’en réalité, on constate que toutes nos mesures sont récupérées avec le temps », a estimé Philippe Ballard, porte-parole du RN, mardi soir sur 42mag.fr.