Un texte de loi hautement controversé a fait son apparition, mardi, à l’assemblée législative espagnole. Ce dernier envisage d’annuler les jugements rendus à l’encontre des activistes indépendantistes de Catalogne. Les discussions autour de cette proposition sont très tendues.
Le Premier Ministre Pedro Sanchez, crée-t-il l’apaisement ou la division en Espagne ?
La question divise les esprits alors que Pedro Sanchez, le Premier Ministre Socialiste arrive devant le parlement pour défendre sa proposition de loi d’amnistie le mardi 23 janvier. Pour Pedro Sanchez, l’Espagne a besoin d’aller de l’avant et tourner la page sur les conflits passés. Les tensions entre Madrid et Barcelone, les hostilités entre le gouvernement central et les séparatistes catalans, le référendum illégal de 2017 pour ou contre l’indépendance catalane, tout cela doit être oublié selon lui. Les dirigeants séparatistes qui ont mis sur pied ce référendum illégal et qui ont été condamnés à des peines de prison pourraient voir leurs peines annulées si cette loi d’amnistie est adoptée.
Cette proposition de loi est présentée par le gouvernement socialiste à Madrid. Toutefois, la droite et l’extrême droite s’y opposent fermement. Elles considèrent cela comme une clémence injustifiable envers ceux qui souhaitent détruire l’unité de l’Espagne. Le Parti Populaire (droite conservatrice) a organisé des manifestations à grande échelle contre cette loi, comme l’a fait l’extrême droite, le mouvement Vox. Ces deux partis, qui gouvernent ensemble dans plusieurs régions espagnoles, profitent de cette opportunité pour se rapprocher face à un ennemi commun et pourraient, à l’avenir, envisager de former une coalition gouvernementale.
Oriol Junqueras, l’indépendantiste, reviendra-t-il ?
Si Pedro Sanchez, le Premier Ministre Espagnol, se risque à exacerber les tensions, c’est qu’il n’avait d’autre option pour maintenir son gouvernement.. Sa majorité ne tient qu’à une poignée de votes, ceux des députés indépendantistes, qui ont négocié leur soutien en échange de cette loi d’amnistie.
Si cette loi passe rapidement, Oriol Junqueras, une figure majeure de l’indépendantisme, pourrait revenir sur le devant de la scène. Condamnée à 13 ans de prison pour avoir organisé le référendum et jugé inéligible, il pourrait regagner ses droits civils grâce à cette loi et se porter candidat aux élections européennes de juin prochain. Cela pourrait relancer le débat qui agite l’Espagne : faut-il préserver l’unité du pays ou accepter l’existence de ces identités qui souhaitent prendre leur indépendance ?