Jeudi soir, l’invité de TF1 était le ministre de l’Intérieur qui a pris la parole concernant la grogne des agriculteurs. Il a justifié pourquoi les troupes de sécurité ne prennent aucune mesure contre les actes de vandalisme perpétrés par les protestataires, une situation qui a suscité le mécontentement des politiciens de gauche.
Le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a clairement établi dans le JT de 20 heures de TF1, jeudi 25 janvier, qu’il n’enverrait pas les forces de l’ordre pour intervenir dans les manifestations des agriculteurs en colère. En faisant officiellement savoir, « Est-ce qu’on doit leur barrer le chemin en mobilisant les forces de l’ordre ? Ma réponse est non », Darmanin agit selon l’instruction du président et du Premier ministre.
Lors de cette interview, l’animateur Gilles Bouleau l’interpelle en lui rappelant que perturber les services publics ou entraver la liberté de mouvement constituent des actes illégaux. Face à ces accusions, Darmanin a répliqué en précisant que les agriculteurs ne posent pas de problème aux forces de sûreté ou aux bâtiments publics et qu’ils n’incendient pas des infrastructures publiques.
De plus, le ministre a exprimé sa sympathie envers les agriculteurs en déclarant : « Je comprends parfaitement l’exaspération légitime de ceux qui souffrent et qui ont du mal à joindre les deux bouts. » Il a ensuite prononcé cette phrase marquante : « On ne peut pas soulager la douleur en mobilisant les forces de l’ordre. »
Réactions virulentes à des « allusions » considérées comme « un affront »
Darmanin a également ajouté qu’il est primordial de faire preuve d’empathie et de compassion envers nos agriculteurs, et qu’il espère une amélioration de leur situation. Par ailleurs, le Premier ministre prévoit de mettre en place des mesures lors de sa visite sur le terrain le vendredi, tandis que plusieurs syndicats agricoles envisagent de créer des points de blocage majeurs, notamment sur les autoroutes en Ile-de-France.
Ces commentaires ont rapidement suscité des réactions parmi les parlementaires de gauche, et notamment au sein de La France insoumise. Alexis Corbière, député LFI de la Seine-Saint-Denis, a déclaré : « Les agriculteurs méritent notre respect, leur mobilisation est justifiée et ils devraient pouvoir vivre de leur travail. Cependant, concernant les gilets jaunes, les travailleurs contre la retraite à 64 ans, la jeunesse populaire qui a subi une répression sévère… Les insinuations de Darmanin sont une offense ». De son côté, Arthur Delaporte, député socialiste, a répliqué : « Pour les jeunes, les travailleurs, les enseignants, les travailleurs précaires, les pompiers, le personnel soignant, les chômeurs, les exilés, la seule réponse à leur douleur ce sont les forces de l’ordre ».
Des tweets ont également été publiés, provenant notamment de Clémentine Autain et de Caroline Fiat, attirant l’attention sur le traitement des gilets jaunes, des syndicalistes, des migrants et des militants écologistes par les forces de l’ordre. Le contraste avec la déclaration de Darmanin, stipulant qu’on ne réponde pas à la souffrance par l’intervention des forces de l’ordre, n’est pas passé inaperçu.