La pénurie de pièces et les retards d’approvisionnement ont conduit le groupe automobile d’Elon Musk à décider de suspendre temporairement l’activité de son unique site de production européen pour une durée de deux semaines, à compter de ce lundi. De leur côté, les employés aspirent à une résolution rapide de cette problématique.
À une quarantaine de kilomètres de la capitale allemande, se trouve un gigantesque bâtiment sombre qui s’étend à perte de vue le long de l’autoroute, s’étalant sur 300 hectares. De retour à son véhicule après une journée de travail à la « gigafactory », Oliver, arborant une veste estampillée Tesla, est l’un des nombreux employés impactés par la récente décision de la société. En raison des actions militaires engagées par les rebelles houthis du Yémen contre des navires en mer Rouge, Tesla a décidé de suspendre presque intégralement la production de sa seule usine européenne pour une durée de deux semaines à compter du lundi 29 janvier.
Pour en savoir plus sur la situation au Yémen, cet article sur le leader du groupe rebelle attaquant les navires en mer Rouge, Abdul-Malik al-Houthi, vous donnera de plus amples informations.
La firme californienne justifie cette décision par une pénurie de pièces détachées, conséquence directe de l’allongement des délais de transport. En effet, de nombreux navires sont contraints d’éviter le canal de Suez pour des raisons de sécurité. La plupart des employés de l’entreprise d’Elon Musk se retrouvent donc sans occupation pendant cette période.
Oliver, employé depuis deux ans dans l’atelier chargé de l’assemblage des portières et âgé de 40 ans, semble avoir accepté ces vacances forcées. Selon ses propres termes : « vu tout ce qui se passe en ce moment, cette situation était prévisible même si c’est un peu déroutant. Faute de pièces et avec une chaîne d’approvisionnement en panne, les bateaux transportant nos fournitures et nos conteneurs sont contraints à des détours. Nous espérons tous que la situation se normalisera rapidement pour pouvoir reprendre le travail. »
Vulnérabilité de la supply chain
Les évitements du Cap de Bonne-Espérance, à l’extrémité sud de l’Afrique, ajoutent environ 6 000 kilomètres au trajet des navires porte-conteneurs, doublant le temps de voyage à 20 jours.
Tobias, un autre employé de la « gigafactory » Tesla à Grünheide, emploie 11 500 personnes et commente la situation actuelle en termes de circonstances exceptionnelles : « Ce n’est pas uniquement un problème pour Tesla, mais aussi pour beaucoup d’autres constructeurs automobiles. Nous sommes loin de la mer Rouge, mais malgré tout, cette situation a des répercussions sur beaucoup d’entre nous, ici, chez Tesla. C’est assez révélateur de voir à quel point notre chaîne d’approvisionnement est vulnérable. »
Selon Tesla, la production devrait reprendre pleinement dès le 12 février. L’usine produit annuellement environ 250 000 véhicules électriques.