Depuis sa prise de fonction le 11 janvier, la ministre de l’Education nationale fait face à une succession de controverses. Elle a dévoilé, pendant une durée de plus de deux heures, son « plan d’action ».
L’avalanche de critiques s’abat sur Amélie Oudéa-Castéra. En sa qualité de ministre de l’Éducation et des Sports, elle fut la cible de multiples reproches de la part des députés de la minorité parlementaire, le mardi 6 février, lors d’une audience organisée par la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation de l’Assemblée nationale.
« Vous incarnez un symbole, celui d’une autre réalité, une réalité si éloignée des élèves et professeurs de nos écoles publiques », assène le député écologiste Jean-Claude Raux. « Chacune de vos déclarations ressent comme un coup de couteau », affirme sa consœur, Francesca Pasquini. « Mon enfant, à moi, n’est pas dans une école privée », ajoute, sur une même lancée, la députée du Rassemblement national Caroline Parmentier.
Risque d’une recomposition gouvernementale
Malgré des controverses successives depuis sa nomination le 11 janvier, Amélie Oudéa-Castéra a exposé son « plan d’action » pendant plus de deux heures tout en se positionnant dans son rôle. Ce, alors que l’on attend toujours la désignation de la seconde moitié du gouvernement Attal.
Depuis son acquittement dans l’affaire des assistants parlementaires européens du MoDem, le retour de François Bayrou au ministère de l’Education situé rue de Grenelle fait l’objet d’une multitude de conjectures. « Nous ignorons si vous répondrez à nos interrogations pour un temps déterminé, ou si vos déclarations engagent le gouvernement à long terme, au-delà d’une éventuelle recomposition gouvernementale », questionne le député socialiste Arthur Delaporte.
« Vos déclarations ne sont pas crédibles »
Réprochée pour avoir inscrit ses enfants dans l’institution privée conservatrice Stanislas, Amélie Oudéa-Castéra s’est engagée devant la commission à mettre en place un groupe de travail « pour nous assurer d’une mise en application totale et efficace » de la laïcité dans les établissements privés.
« Lorsque vous évoquez la mixité sociale, vos propos manquent de crédibilité »,affirme la députée écologiste Sophie Taillé-Polian. « Comptez-vous apporter des contraintes aux établissements privés qui fonctionnent sur une sélection sociale, telle que l’institution Stanislas par exemple, pour atteindre des objectifs de mixité scolaire ? Comptez-vous interdire cette anomalie qu’est la non-mixité des classes ? », interroge de plus Sarah Legrain, députée La France Insoumise.