Dans « Le Monde », Julia Roy, Vahina Giocante, Isild Le Besco et Laurence Cordier expriment leurs sentiments par rapport à l’influence du réalisateur ainsi que ses propositions constante. Benoît Jacquot, quant à lui, n’admet que certaines des actions énoncées.
Le réalisateur Benoît Jacquot, qui est déjà sous le feu de la critique suite à une allégation de viol émanant de l’actrice Judith Godrèche, se trouve à présent au centre de nouvelles accusations de la part de quatre autres comédiennes. Ces dernières dénoncent des faits de harcèlement et d’agressions sexuels attribués au cinéaste. Selon un article paru dans Le Monde le 8 février dernier, Julia Roy, Vahina Giocante, Isild Le Besco et Laurence Cordier racontent comment le réalisateur a exploité son statut et son influence pour exercer un contrôle sur elles.
Julia Roy évoque des événements survenus il y a près de dix ans. Elle a fait la connaissance de Benoît Jacquot en 2013, lors d’une conférence que ce dernier a animée à Sciences Po Paris sur la « politique de l’intime ». À l’issue de l’intervention, alors qu’elle s’apprête à saluer le paneliste, Julia Roy se retrouve, selon ses dires, submergée par Jacquot qui lui fournit son numéro de téléphone, en insistant pour qu’elle le contacte.
L’actrice, qui aspirait à faire carrière dans le cinéma, a donc pris contact avec le réalisateur. Elle avait 23 ans et lui, 66. Ils ont convenu d’un premier rendez-vous lors duquel, selon Julia Roy, Jacquot aurait exprimé son désir de travailler constamment avec elle et de l’aider à écrire ses propres films. Plus tard, il l’invite à Venise, tout comme il l’avait fait avec Judith Godrèche plusieurs années auparavant.
Julia Roy a collaboré quatre fois avec Benoît Jacquot. Durant le tournage de À jamais au Portugal en 2015, un film dont elle est scénariste, elle décrit avoir été traitée de « pute » et de « salope » dans une chambre d’hôtel. Jacquot, selon elle, cherchait à contrôler chacun de ses faits et gestes et niait avoir usé de violence envers elle lorsque mis en face de ses actes. Ébranlée, l’actrice est rentrée en Autriche, son pays natal. Benoît Jacquot, de son côté, reconnaît que des insultes, un « coup de pied » et un « verre d’eau au visage » sont « très possibles ».
En 1999, Vahina Giocante, agée de 17 ans, rejoint le plateau du film Pas de scandale de Benoît Jacquot, alors âgé de 52 ans. Suite à des avertissements concernant la réputation du réalisateur, l’actrice a pris certaines précautions. Cependant, une scène s’est transformée en moment désagréable, alors que Jacquot lui avait demandé de se dévêtir pour une scène qui n’en avait pas besoin.
Isild Le Besco, pour sa part, ne souhaite pas encore s’exprimer publiquement sur sa relation avec Benoît Jacquot, avec qui elle a travaillé à six occasions différentes. Elle l’a rencontré lors du tournage de Sade en 2000. Mineure à l’époque, elle a entretenu une relation avec le réalisateur pendant plusieurs années. Elle fait mention de « violences psychologiques ou physiques » qu’elle aurait subies, mais préfère garder le silence jusqu’à une éventuelle convocation devant un tribunal.
Laurence Cordier, une autre actrice, a également témoigné des incidents qu’elle aurait vécus avec le cinéaste en 2009. Malgré son refus de l’invitation de Jacquot à entamer une relation avec lui, le réalisateur lui avait glissé la clé de son appartement dans la poche de son manteau. La clé lui a été brutalement rendue lorsqu’elle a tenté de la lui rendre.
Jacquot a réagi à ces allégations en reconnaissant avoir donné une clé à Laurence Cordier, tout en niant toute forme de crime. Il explique que cette dernière lui semblait attirée par lui. Dans un contexte plus large, le réalisateur attribue ces accusations à une atmosphère de « néopuritanisme » effrayant.