Henri Leclerc considère que, bien que son ami n’appréciait pas particulièrement les distinctions républicaines, le fait que Robert Badinter entre au Panthéon aurait une signification « importante ». Cela se produit à une époque où « les valeurs qu’il représentait sont en déclin ».
« Je suis ravi de constater l’approbation unanime » a commenté, le mercredi 14 février, auprès de 42mag.fr, Maître Henri Leclerc, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme. C’était quelques instants après l’hommage national qui a été rendu à Robert Badinter, lors duquel Emmanuel Macron a affirmé que son nom « devrait figurer au Panthéon ».
« C’est incroyable de voir que nous sommes tous rassemblés » autour de « celui qui s’est battu pour ce qu’il estimait être le plus important, à savoir l’article premier de la Déclaration des droits de l’homme et l’ensemble de la Déclaration des droits de l’homme », a déclaré celui qui a été proche pendant un demi-siècle de son ami et collègue avocat Robert Badinter. Il a trouvé la cérémonie particulièrement « touchante ».
« Je n’entends aucune critique. Ce que je perçois, c’est un ensemble d’hommes réunis qui sont convaincus que ce que défendait Robert Badinter, est essentiel. »
Henri Leclerc, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Hommesur 42mag.fr
« C’est un aspect que le décès de Robert Badinter nous permet de rappeler », a-t-il souligné, au moment où les « libertés sont menacées » et où « le monde est sous le joug de despotismes ». « A plus forte raison aujourd’hui, face à l’érosion de ces valeurs qu’il représentait, il est crucial que ce temps de réflexion ait lieu », a-t-il ajouté. L’avocat, âgé de 89 ans, a également reconnu l’importance que l’entrée au Panthéon de Robert Badinter représentait, signe d’une « cohésion nationale autour des valeurs qu’il défendait », même si l’ancien ministre de la Justice n’aspirait « pas à cet honneur » étant « peu enclin aux distinctions de la République », a-t-il précisé.