Un membre du conseil régional Les Républicains évoque « un verdict très inattendu », tandis que le chargé du plaidoyer au sein de l’organisation non gouvernementale Transparency International décrit la situation comme « un cas typique des menaces qui planent sur l’élection présidentielle ».
La cour d’appel de Paris a prononcé son verdict le mercredi 14 février : Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, est condamné en deuxième instance à une peine d’un an de réclusion, dont la moitié est assortie d’un sursis, pour son implication dans l’scandale Bygmalion qui éclate à propos des dépenses exorbitantes engagées durant sa campagne pour l’élection présidentielle de 2012. Son avocat a déclaré que la décision va être contestée devant la Cour de cassation. Un certain nombre de figures politiques et civiques ont fait part de leur réaction à ce sujet.
Sébastien Huyghe, conseiller régional LR des Hauts-de-France, fervent supporter de l’ex-président, a exprimé son point de vue le mercredi 14 février sur 42mag.fr. « Je suis convaincu qu’il est innocent », a-t-il affirmé vigoureusement, ajoutant qu’à son avis, nous assistons à une persécution judiciaire éprouvante de Nicolas Sarkozy. Il a critiqué le fait que la peine a été prononcée en dehors des réquisitions du parquet, qui avait requis un an avec sursis. Pour le conseiller régional LR, cette sanction est donc étonnante en termes juridiques.
Il espère qu’à terme, son innocence sera reconnue, car selon lui, Nicolas Sarkozy n’est pas coupable des actes qui lui sont reprochés. Il insiste sur le fait qu’au cours d’une campagne présidentielle, le candidat a pour objectif de se concentrer sur le fond du problème, sur les déplacements et les discours, pendant que les questions d’intendance sont traitées par des tiers. C’est pourquoi il pense que « si on voulait empêcher [Nicolas Sarkozy] de revenir sur le devant de la scène, on ne s’y prendrait pas autrement. »
Des jugements portant une « valeur éducative »
Pour d’autres personnalités politiques, tels que le député centriste Charles de Courson, cette condamnation est l’occasion de souligner qu’« il n’y a pas d’immunité pour les puissants ». « On parle de la condamnation de Nicolas Sarkozy mais on devrait aussi parler de tous ceux qui ont contribué à l’installation de ce système, la justice a été plus sévère avec eux qu’avec l’ancien président de la République », déclare-t-il sur 42mag.fr. Quant à Liot, député, ces condamnations ont une valeur éducative. Selon lui, ce sont des rappels importants pour ceux tentés de franchir les limites du respect de la loi,
David Dupré, qui est en charge des plaidoyers à l’ONG Transparency International, qualifie cette affaire de « symbole des risques entourant la présidentielle ». « Cette condamnation doit alerter tous les citoyens », a-t-il ajouté sur 42mag.fr. Cette sentence doit servir d’exemple pour l’avenir et surtout pour 2027. Il rappelle qu’en 2019, son ONG avait souligné « l’urgence de réformer le financement de la vie politique et notamment l’élection présidentielle ».
« L’affaire Bygmalion n’a pas suffisamment fait évoluer les choses »
David Dupré, responsable de plaidoyer de l’ONG Transparency Internationalau micro de 42mag.fr
Il plaide pour un renforcement des ressources de la CNCCFP (Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques). « Elle veille à la légalité des comptes de campagne et des comptes des partis politiques mais elle manque de moyens et son travail est trop décalé ». A titre d’exemple, il évoque un avis rendu la semaine dernière « sur les comptes des partis politiques en 2022 ». À son avis, pendant chaque campagne présidentielle, il devrait y avoir une personne référente aux côtés du mandataire financier pour alerter en cas de problèmes.
Enfin, l’ancien ministre Jean-François Copé s’est également exprimé sur 42mag.fr. « Il est en cassation maintenant, c’est son affaire, cela ne me concerne plus depuis longtemps », a-t-il déclaré. Il souligne avoir été rapidement absous dans cette affaire.