« Nous devions prendre des mesures immédiates pour faire face à la détérioration malheureuse de la situation mondiale », a déclaré Jean-René Cazeneuve.
L’éventualité de l’adoption de nouvelles mesures si le contexte international ne s’améliore pas dans les mois à venir a été suggérée le lundi 19 février par Jean-René Cazeneuve, député du groupe Renaissance et rapporteur général de la commission des Finances, sur le diffuseur 42mag.fr. En effet, Bruno Le Maire a informé qu’il envisageait de revoir à la baisse les prévisions de croissance économique de la France. Initialement, le gouvernement anticipait une augmentation de 1,4% du produit intérieur brut (PIB) du pays, mais les nouvelles projections sont moins optimistes.
Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a fait savoir qu’il envisageait de faire des économies s’élevant à 10 milliards d’euros. Jean-René Cazeneuve a expliqué que cette décision rapide était nécessaire face à l’aggravation malheureuse de la conjoncture internationale. Il a renchéri : « Lorsque l’économie de l’Allemagne se contracte et que celle-ci revoit ses perspectives de croissance pour 2024, cela a inévitablement un impact direct sur la France. Il se peut que nous devions prendre d’autres mesures si le contexte international ne se redresse pas prochainement. »
Un milliard en moins pour le financement de MaPrimeRénov’
Sur les 10 milliards d’euros d’économies que prévoit de réaliser Bruno Le Maire, une diminution d’un milliard d’euros est prévue pour le financement de l’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’. Les organisations écologiques s’inquiètent de cette réduction budgétaire compte tenu de l’urgence de la crise écologique. En réponse à ces inquiétudes, le député du groupe Renaissance a déclaré : « Nous ne pouvons accélérer les choses qu’à la hauteur des moyens financiers dont nous disposons. » Par ailleurs, Jean-René Cazeneuve a souligné que le budget consacré à la transition écologique devrait augmenter de 7 milliards d’euros en 2024, une somme gargantuesque. Il a toutefois précisé qu’il augmenterait « seulement » de 5,5 milliards d’euros. Selon lui, cela ne représente qu’un moindre accroissement des budgets.
Quant à la question de la fiscalité dans le financement de l’État, celui-ci a fait le choix de ne pas faire appel à l’augmentation des impôts. Une décision pleinement assumée, comme l’indique le député : « Nous avons le niveau de prélèvement obligatoire le plus élevé d’Europe, ou le deuxième après le Danemark. (…) Il n’y a pas de sujet interdit, mais l’augmentation de la fiscalité n’est plus une option viable. Nous sommes pour une politique de baisse des impôts. » Toutefois, la transition écologique pourrait être soutenue par des augmentations ciblées des impôts si le climat international continuait de se détériorer : « Je ne l’exclu pas. Cette option pourrait être explorée dans le cadre d’un projet de loi rectificatif ou dans le cadre du projet de loi de 2025. Toutes les possibilités demeurent sur la table. Notre politique, c’est de ne pas augmenter les impôts » mais « on pourrait être conduit à revisiter cette position », a-t-il déclaré.