Selon Linda Kebbab, le secrétaire national du syndicat Unité SGP Police, l’État ne peut pas procéder à l’expulsion de l’imam Mahjoub Mahjoubi, malgré le souhait de Gérald Darmanin. En effet, la loi prévoit une protection pour les personnes étrangères ayant des enfants mineurs, même s’il existe des exceptions à cette règle.
Faut-il accorder à Gérald Darmanin le droit d’expulser l’imam de Bagnols-sur-Cèze comme le souhaite le ministre de l’Intérieur? Les autorités ont jugé la situation de ce religieux critique, notamment pour un prêche dans lequel il a comparé le drapeau tricolore au drapeau satanique, y voyant « un appel à la haine ».
Cependant, sur Europe 1 mardi 20 février, Linda Kebbab, secrétaire national du syndicat Unité SGP police a déclaré que, contrairement à ce que dit Gérald Darmanin, cet imam n’est pas expulsable, « car ses enfants sont mineurs ». En vertu du code des étrangers français, il est interdit, d’expulser une personne étrangère de France si celle-ci a des enfants mineurs, de nationalité française, qui vivent en France, à moins d’être polygame et de ne pas s’occuper de ces enfants au quotidien. Il a cinq enfants mineurs français, tous scolarisés. Bien que théoriquement non expulsable, il existe cependant des dérogations.
La « nécessité impérieuse pour la sûreté de l’État »
Le code des étrangers prévoit en effet qu’une personne étrangère qui remplit ces conditions puisse tout de même être expulsée, en cas de « nécessité impérieuse pour la sûreté de l’Etat ou la sécurité publique ». La récente loi sur l’immigration permet également d’expulser l’imam s’il était condamné pour crimes ou délits passibles de cinq ans ou plus de prison. Mahjoub Mahjoubi est précisément visé par une enquête pour apologie du terrorisme et risque jusqu’à cinq ans de prison. Pour le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, et le préfet du Gard, où vit Mahjoub Mahjoubi, « il y a appel à la haine ». S’il peut être expulsé, il pourra toujours intenter plusieurs recours, et dans ce cas, la justice tranchera.