Malgré les dires d’Emmanuel Macron enregistrés samedi matin, le groupe de défense de l’environnement confirme qu’il a bien reçu une invitation pour participer à une discussion lors du Salon de l’agriculture.
« On nous a certainement sollicités pour prendre part au débat » qui était prévu originellement avec le chef de l’État au salon de l’agriculture, déclarent Les Soulèvements de la Terre dans une déclaration publiée samedi 24 février. Au préalable, la présidence de la République avait indiqué que « Les Soulèvements de la Terre n’ont pas été invités ou contactés », expliquant qu’une « erreur a été commise lors de la rencontre avec les médias avant l’événement ».
Les Soulèvements de la Terre précisent qu’ils ont effectivement été sollicités, mais non directement par le Palais présidentiel. « Le jeudi 22 février, vers 18h, un parlementaire européen d’EELV [Europe écologie-Les Verts] confirme avoir communiqué le numéro de téléphone d’un de nos porte-paroles au cabinet de [l’eurodéputé Renaissance] Pascal Canfin, qui avait la responsabilité d’établir le lien avec le cabinet présidentiel pour nous convier à ce ‘vaste débat' », rapportent-ils.
En outre, « des collaborateurs du cabinet du secrétaire d’État Gabriel Attal ont pris contact avec une dirigeante politique nationale d’EELV pour obtenir un contact chez les Soulèvements de la Terre. Ceci confirme les déclarations de l’Elysée au sujet de notre invitation, lors de la conférence de presse [l’entretien avec la presse avant le Salon] du jeudi 22 février ».
Les explications fournies par l’Elysée, le vendredi, n’ont pas convaincu la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, qui voient en ce groupe écologiste radical un ennemi. Les deux organisations agricoles ont décidé de ne pas participer à ce vaste débat, ce qui a conduit à son annulation par Emmanuel Macron. Le chef de l’État a déclaré, samedi, n’avoir « à aucun moment envisagé » de convier les Soulèvements de la Terre.
« Il va sans dire que nous n’aurions jamais participé à un tel simulacre qui n’aspire qu’à museler la révolte agricole en cours », répond le groupe, qui s’est distingué en mars 2023 lors d’une journée de confrontations autour d’un projet de réservoir artificiel d’eau à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Les tentatives du gouvernement de le dissoudre se sont révélées infructueuses.