À seulement un trimestre des élections européennes, le leader de la liste majoritaire multiplie les rassemblements publics pour gagner en notoriété auprès du public général et faire jeu égal avec Jordan Bardella.
Pour quels sentiments et motivations sont animés les adhérents du mouvement politique Renaissance, à l’approche des élections européennes dans moins de trois mois ? Valérie Hayer a été nommée pour représenter cette formation et elle a officiellement débuté sa conquête politique le 9 mars dernier par un rassemblement populaire à Lille. Les bénévoles travaillent sans relâche pour soutenir sa candidature et font face à un défi de taille : réussir à faire connaître une candidate ayant une faible notoriété et bien derrière le Rassemblement national dans les sondages.
Dans une salle à Arras, dans le Pas-de-Calais, des affiches arborant Valérie Hayer sont visibles. Présentes aussi, 56 chaises mais seulement une quarantaine de sympathisants. La campagne s’annonce difficile, d’après Brigitte Bourguignon, ancienne ministre et responsable du mouvement Renaissance dans cette région. Et Marie-Aimée, membre du parti Horizons fondé par Édouard Philippe, partage son avis : « La bataille s’annonce rude ». Ce qui la dérange, ce sont « les discussions d’apparences, alors qu’elle est issue du terrain, du Pas-de-Calais, et trouve le discours peu accessible », déclare cette activiste. Selon elle, « il est long, peut-être trop complexe. Pour beaucoup, l’Europe semble distante, surtout pour les jeunes. Elle semble très éloignée ».
« Un manque de visibilité qui n’est pas un désavantage »
Malgré ces obstacles, certain(e)s membres ont déjà commencé à distribuer des tracts. « La date du 9 juin semble encore trop éloignée pour les citoyens que nous rencontrons, qui ne sont pas encore très préoccupés par cette élection « , indique un adhérent de Renaissance. « Notre défi est donc de les amener à se sentir concernés par ces élections européennes, et surtout au 9 juin ». Jusque là, ils accordent la priorité à donner de la visibilité à leur candidate, Valérie Hayer. « Il est vrai qu’elle n’est pas très connue, néanmoins, cela n’est pas obligatoirement un désavantage », souligne ce militant, « C’est à nous de faire découvrir ses atouts et ses compétences ».
Arthur Blouin, référent des Jeunes avec Macron, trouve de nombreuses qualités à sa candidate : « Je trouve qu’elle a du charisme car c’est une femme qui est engagée depuis longtemps en politique et qui vient des régions. Elle a une expérience locale en tant que conseillère municipale en Mayenne. »
« Elle n’est pas une figure populaire, mais ceux qui s’intéressent à la politique européenne la connaissent bien. »
Interwiew à 42mag.fr
Certains décrivent Valérie Hayer comme un choix par défaut. Cependant, Evan Centorame, lui aussi militant des Jeunes avec Macron, est convaincu du potentiel de leur candidate. « Je suis convaincu qu’elle peut réussir. Si elle a été capable de diriger un groupe de 103 députés au Parlement européen, alors elle est tout aussi capable de conduire une liste nationale avec plus de 80 membres », déclare-t-il, se référant à Valérie Hayer. Et dans cette compétition électorale, leur principal adversaire est Jordan Bardella. Selon les derniers sondages, il devancerait désormais la candidate Renaissance de plus de 10 points de pourcentage.
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