Le plus grand squat de France, qui abritait jusqu'à 450 immigrés pour la plupart légaux, a été évacué mercredi dans la banlieue sud de Paris, à 100 jours des Jeux olympiques.
L'opération d'expulsion des personnes d'une usine désaffectée de Vitry-sur-Seine se serait déroulée sans incident, certains occupants ayant déjà quitté les lieux en prévision de l'arrivée des forces de l'ordre.
Quelque 250 agents ont été mobilisés selon la préfecture du Val-de-Marne. Des refuges ont été prévus pour les personnes expulsées, aussi bien en Île-de-France qu'en région parisienne, mais aussi dans d'autres régions, comme Bordeaux.
Portant leurs affaires, les quelque 300 occupants restants – hommes, femmes et enfants – a quitté les lieux peu après 8h du matin.
Certains vivaient sur le site depuis plusieurs mois, soit sans trouver de logement dans le secteur privé, soit toujours en attente d'un logement social.
Selon l'ONG United Migrants, qui apporte régulièrement son aide, 80 % des migrants résident légalement en France.

Le groupe Revers de la Médaille, qui regroupe des ONG venant en aide aux personnes vivant dans la rue, alerte depuis des mois sur le sort des sans-abri, dont les camps de fortune sont en train d'être démantelés à l'approche des Jeux olympiques.
Mohammed Sayed, un Érythréen, vivait dans le squat depuis trois ans.
Il a le statut de réfugié et travaille en CDI dans la maintenance électrique pour l'entreprise de construction Eiffage, mais ne parvient pas à trouver de logement.
« Ce n'est pas que je suis heureux d'être ici, mais où vais-je aller ? » » a demandé à l'agence de presse AFP le quadragénaire, sa grosse valise à côté de lui.
Plusieurs squats évacués
Ancien siège d'une compagnie de bus, le bâtiment de Vitry-sur-Seine a été peu à peu investi par des personnes expulsées d'autres squats de la région parisienne.
Fin mars, les habitants ont déclaré qu'ils ne parvenaient pas à trouver un logement ailleurs et avaient été contraints d'installer des lits et des matelas sur le sol de ce bâtiment à plusieurs étages presque abandonné.
En 2023, la police a évacué l'ancien siège désaffecté d'Unibéton en Seine-Saint-Denis – proche du futur village des athlètes des JO de Paris – où vivaient 500 migrants.
En juillet, 150 autres personnes réfugiées dans une maison de retraite abandonnée d'une banlieue du Val-de-Marne ont également été expulsées.