Des centaines d'agents de sécurité français ont tenté samedi de rétablir l'ordre dans le territoire insulaire du Pacifique de Nouvelle-Calédonie, après une cinquième nuit d'émeutes, de pillages et de troubles.
Des bandes de marines et de policiers français lourdement armés ont patrouillé dans la capitale Nouméa, où les rues étaient remplies de débris provenant d'une autre nuit de violence qui avait déjà tué cinq personnes et blessé des centaines d'autres.
Dans le quartier de Magenta, des journalistes de l'agence de presse française AFP ont vu des véhicules et des bâtiments incendiés, tandis qu'une phalange de la police anti-émeute tentait de reprendre le contrôle du gouvernement.
Durant la nuit, des habitants ont rapporté avoir entendu des coups de feu, le bourdonnement des rotors d'hélicoptères et des « explosions massives », ce qui semblait être des bonbonnes de gaz exploser à l'intérieur d'un bâtiment incendié.

Hélène, 42 ans, a déclaré à l'AFP qu'elle et ses voisins tenaient des barricades de fortune par équipes de deux à trois heures, en attendant que des milliers de membres des forces de sécurité françaises parcourent 17 000 kilomètres (10 600 miles) pour imposer l'ordre.
« La nuit, nous entendons des tirs et des choses qui se passent », a-t-elle déclaré. « Des hélicoptères et des avions militaires atterrissent, c'est une douce musique à nos oreilles. »
Depuis près d’une semaine, la cité océanique, habituellement tranquille, est secouée.
Deux gendarmes ont été tués : une balle dans la tête et une seconde balle dans un tir ami, ont indiqué des responsables.
Trois autres personnes, tous autochtones Kanak, ont également été tuées : un jeune de 17 ans et deux hommes âgés de 20 et 36 ans.
Les troubles ont été imputés au malaise économique, aux tensions sociales et, surtout, à une lutte politique entre des militants indépendantistes pour la plupart autochtones et les autorités parisiennes.
Paris a accusé un groupe séparatiste connu sous le nom de CCAT d'être à l'origine des émeutes.
Dix militants indépendantistes ont été assignés à résidence, selon les autorités, qui les accusent d'avoir organisé les violences.
Vendredi, le CCAT a publié un communiqué appelant à « un temps de calme pour briser la spirale de la violence ».
(Avec les fils de presse)