Le Comité International Olympique (CIO) a choisi les Alpes françaises pour accueillir les Jeux olympiques d’hiver, sous réserve d’une garantie financière. Par conséquent, Emmanuel Macron a déclaré qu’il solliciterait le prochain Premier ministre pour que l’État présente cette garantie.
La précision apportée par le chef de l’État n’est en rien anodine dans le contexte politique actuel. Elle soulève naturellement la question cruciale de savoir qui sera nommé Premier ministre afin de fournir la garantie financière indispensable pour organiser les Jeux olympiques d’hiver, sans laquelle la candidature française n’est pas viable.
Certes, nous disposons encore de quelques mois, puisque le comité olympique a accordé à la France un délai jusqu’au 1er octobre pour soumettre cette garantie essentielle. Cependant, compte tenu des enjeux environnementaux associés à ces Jeux d’hiver, il est difficile d’imaginer qu’un membre du Nouveau Front Populaire pourrait valider cet événement sans réserve. La réaction immédiate de la députée écologiste Sandrine Rousseau, qui a posté sur X « Il n’y aura plus de neige en 2030 », en est une illustration frappante.
Face à cette nouvelle donne, Emmanuel Macron se retrouve obligé de s’éloigner encore un peu plus de la gauche, au moment où le Nouveau Front Populaire pousse pour que Lucie Castets soit désignée à Matignon.
Cela signifie-t-il que le président se tourne davantage vers la droite ?
Il est évident qu’en ce moment, le président montre une grande ouverture vers cette partie de l’échiquier politique. Mercredi, notamment, lors de la cérémonie d’attribution des Jeux d’hiver, Emmanuel Macron a eu l’occasion d’échanger avec Laurent Wauquiez, présent en sa qualité de président de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour soutenir la candidature française. La bonne entente entre Emmanuel Macron et le leader de la droite était palpable, ce dernier ayant salué les initiatives prises par Wauquiez, qu’il a qualifiées lors d’une interview la veille de « pas allant dans la bonne direction ».
Cette harmonisation d’intérêts entre le camp présidentiel et une partie du parti Les Républicains devient de plus en plus évidente. Les deux camps se rapprochent inexorablement, d’autant plus qu’ils partagent désormais un adversaire commun : Éric Ciotti, qui a rejoint le Rassemblement national. Avoir un ennemi commun a toujours été un vecteur de rapprochement en politique.
Ceci place Laurent Wauquiez en position de force. La dissolution lui a permis de revenir au-delà de la simple scène politique locale, alors qu’il était relativement discret. Cela lui a offert l’opportunité de négocier avec Gabriel Attal une redistribution des postes clés à l’Assemblée nationale. Malgré une diminution du nombre de sièges pour Les Républicains par rapport à la précédente législature, ils ont tout de même décroché deux vice-présidences et une questure. Toutefois, Laurent Wauquiez, tout en visant les élections présidentielles de 2027, doit rester prudent. Il cherche à préserver une certaine indépendance vis-à-vis du camp présidentiel, évitant une coalition officielle. De toute façon, même un potentiel accord entre le centre et Les Républicains ne suffirait pas pour obtenir une majorité parlementaire, rendant nécessaire une extension supplémentaire des alliances, ce qui s’avère être un défi compliqué.