Cinq agents de police se trouvaient devant la justice pour des faits de brutalité qui ont eu lieu lors de l’arrestation d’un individu à Cormeilles-en-Parisis. Les violences ont commencé après que les agents ont trouvé une image sur le téléphone du jeune homme, montrant un autre policier déguisé en strip-teaseuse.
Jeudi 1er août, deux agents de police ont été condamnés à des peines de six et huit mois de prison avec sursis pour avoir agressé physiquement un jeune homme à coups de poing et à l’aide d’un pistolet à impulsion électrique. Cette interpellation s’était déroulée en 2021 dans le département du Val-d’Oise.
En janvier 2021, cinq agents du groupe de sécurité de proximité du commissariat d’Argenteuil effectuaient une patrouille dans un secteur relativement paisible de Cormeilles-en-Parisis. Au cours d’un contrôle dans les zones communes d’un bâtiment, ils ont découvert sur un téléphone une photo privée d’un collègue en bas résille, image qui circulait sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours.
Le jeune homme affirme avoir été victime d’une violence extrême de la part des policiers. Lors de l’intervention qui a duré 40 minutes, « il y a eu deux coups de poing, des coups de pied au niveau du genou et des décharges électriques… environ quinze », a-t-il raconté lors du procès. Âgé de 19 ans à l’époque, il affirme ne pas avoir résisté, étant paralysé par la peur. Les examens médicaux ont relevé de nombreux hématomes et contusions au visage et à la jambe gauche, ainsi que des séquelles psychologiques.
Un procès sous le signe du silence
Fin juin, le procès a été empreint de silence et de témoignages implicites. Pendant l’audience, les trois policiers ont nié les accusations de violence. Le chef de l’équipe, qui possédait le pistolet à impulsion électrique, a affirmé ne l’avoir utilisé qu’une seule fois « en mode contact », directement sur le jeune homme, et le reste du temps en mode dissuasif (en déclenchant juste le bruit). L’analyse de l’arme a révélé 27 déclenchements, avec 26 d’une seconde et un de cinq secondes.
L’affaire a pris un tournant décisif grâce au témoignage d’un des cinq agents, qui a depuis été ostracisé. Il a relaté qu’un de ses collègues avait « donné un coup de poing » et qu’un autre avait administré « plusieurs décharges de taser sans raison apparente ». Depuis ce témoignage, il a demandé à être détaché de la police et a déménagé dans une autre région.
L’agent condamné à huit mois de prison avec sursis simple se voit également interdit d’exercer ses fonctions sur la voie publique pendant un an. Un troisième policier, également accusé de violences, a été acquitté en raison d’un doute sur sa culpabilité. Les deux autres membres de l’équipe, jugés pour n’avoir pas empêché les violences, ont également été acquittés.