Dans la soirée de mardi, le gouvernement qui est en fin de mandat a transmis les documents de limites budgétaires aux différents ministères en vue de l’élaboration du budget pour l’année 2025.
Le député de La France insoumise et président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, Éric Coquerel, a déclaré mercredi 21 août sur 42mag.fr qu’il y avait un « dénis démocratique manifeste », concernant les « lettres plafonds » adressées aux ministères par le gouvernement actuel, qui est sur le point de partir. Ces lettres établissent le budget pour l’année suivante pour chaque ministère ainsi que les limites de dépenses à ne pas dépasser.
Il exprime ses préoccupations face à la décision d’un gouvernement sur le point de démissionner d’« envoyer des documents d’une telle nature ». Le budget national » est, selon lui, « par nature une prérogative souveraine, revenant au Parlement », soulignant que « les fondements de la République et de l’Assemblée nationale reposent sur des enjeux budgétaires ».
Cependant, le député estime que le gouvernement « semble incertain quant à sa direction », précisant que le « tiré à part », qui regroupe « l’ensemble de ces plafonds », « ne sera pas disponible avant la semaine prochaine », contrairement à ce qui était prévu pour cette semaine. « Je ne peux m’empêcher de penser qu’il pourrait y avoir une réticence à attendre l’établissement d’un gouvernement légitime », indique-t-il en réfléchissant à la situation. « Un budget va être élaboré, sous le prétexte d’une nécessité de respecter les délais, par un gouvernement démissionnaire qui est en position minoritaire dans le pays, cela n’est pas tenable », critique Éric Coquerel.
Emmanuel Macron doit « honorer le choix des électeurs »
Éric Coquerel fait état de son avis selon lequel Emmanuel Macron, en n’établissant pas un gouvernement provenant du Nouveau Front populaire (NFP), poursuit « la même politique, celle qui a été massivement rejetée par les électeurs ». « Cette situation est extrêmement problématique et mènera le gouvernement à une impasse », affirme-t-il.
Il mentionne également les discussions prévues vendredi prochain, entre les différents partis politiques et Emmanuel Macron, dont il espère « un minimum de clairvoyance ». Le président de la République rencontrera notamment Lucie Castets, désignée par le NFP comme candidate au poste de Première ministre. « La meilleure chose qu’il puisse faire pour le pays serait de reconnaître le vote des Français, envoyant un message que le vote n’est pas sans importance, et permettant au NFP de mettre en œuvre des décisions radicalement différentes des siennes », réagit Éric Coquerel. « Qu’il nous laisse agir (…) qu’il cède la place à un gouvernement qui se conforme à la volonté populaire », conclut-il avec insistance.