Le chef de l’État, qui ne se précipite pas pour désigner un successeur au poste de Premier ministre, accueillera les dirigeants des diverses parties politiques à compter de ce vendredi.
La ministre déléguée qui a récemment quitté son poste, responsable de l’égalité entre les sexes et de la lutte contre les discriminations, a été l’invitée de France Inter le jeudi 22 août. Elle a exprimé sa compréhension quant à la nécessité pour Emmanuel Macron de prendre le temps requis pour constituer “une majorité” qui ne sera pas “immédiatement censurée” afin de prévenir “l’instabilité politique”. Selon Aurore Bergé, “Former des coalitions demande plus que quelques semaines.”
La situation actuelle en France, marquée par le fait que le gouvernement précédent est toujours en fonction, 46 jours après le second tour des élections législatives anticipées, est, selon Aurore Bergé, justifiée par la nécessité de trouver la coalition adéquate. Elle a commenté : “Cela peut s’étendre sur des mois, et dans certains cas même sur des années. Ce phénomène n’a jamais eu lieu en France, car notre assemblée nationale n’a jamais connu une telle configuration politique où personne ne peut vraiment affirmer : ‘J’ai une majorité à moi seul.’”
Un danger d’instabilité à la direction du pays
La députée (Ensemble !) des Yvelines souligne qu’il n’y a “qu’une seule interrogation” que le président de la République soumettra aux chefs de groupes parlementaires et aux dirigeants de partis lors des réunions prévues à l’Élysée vendredi et lundi : “Si personne ne peut obtenir une majorité absolue, […] serez-vous capables de tenir plus de 48 heures ?” Aurore Bergé estime, par exemple, qu’il serait illusoire de tenter de former un gouvernement incluant des représentants de La France insoumise (LFI), car cela exposerait à une “censure immédiate”, a-t-elle affirmé. “Le bloc central l’a affirmé, la droite l’a également mentionné. Ils (les membres du Nouveau Front populaire) savent qu’ils ne tiendront pas plus de 24 heures en intégrant des élus de La France insoumise.”
Aussi, d’après la députée de la majorité présidentielle, cette situation représente un vrai défi pour le président de la République, car il se retrouve face à un “risque d’instabilité politique et institutionnelle constante, je ne pense pas que cela soit le souhait des Français. Le président de la République est le garant de l’unité, de l’ordre et de la stabilité de notre pays.”