Authentique coutume de la scène politique en France, 42mag.fr vous retrace l’origine des universités d’été, à l’occasion du lancement de celle du Parti socialiste, qui se déroule actuellement à Blois.
Le Parti socialiste a inauguré son université d’été à Blois le jeudi 29 août. De leur côté, les militants de la France insoumise ont organisé leur événement du 22 au 25 août, tandis que les anciens députés de la majorité présidentielle prévoient de se réunir les 10 et 11 septembre dans les Yvelines. Ces universités d’été sont devenues une tradition incontournable pour les partis politiques à chaque rentrée. Cette coutume remonte à 1975 à Montpellier, avec les universités d’été des « jeunes giscardiens », une initiative lancée un an après l’élection de Valery Giscard d’Estaing comme président.
Par ailleurs, l’un des fils de Giscard d’Estaing dirigait ce rassemblement qui comptait près de 400 jeunes souhaitant devenir de véritables militants. Ces jeunes participaient à des tables rondes et des ateliers pour se former. Plusieurs membres du gouvernement, dont le secrétaire d’État Jean-Pierre Soisson, étaient également présents pour offrir leurs conseils à cette nouvelle génération.
Avec le temps, les autres partis politiques ont aussi commencé à organiser leurs propres universités d’été. Le RPR a suivi en 1982, puis le Parti socialiste en 1988, et le Parti communiste, encore plus tard, en 1998. Initialement centrés sur les jeunes militants, ces événements ont progressivement pris de l’ampleur. Les universités d’été deviennent des moments importants pour les partis, souvent organisées en bord de mer. Par exemple, les socialistes ont longtemps choisi La Rochelle comme lieu de rassemblement. Le nombre de participants a explosé, atteignant plusieurs milliers, et ces événements sont devenus une véritable rentrée politique pour les partis.
Théâtre des divisions au sein des partis
Ces universités d’été sont également marquées par la présence des figures politiques majeures. L’ambiance estivale n’est pas toujours synonyme de détente : les enjeux de pouvoir sont souvent omniprésents. À titre d’exemple, en 2005, lors de l’université d’été de l’UMP à La Baule, la rivalité entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy a été mise en scène. Villepin a été filmé sortant de l’océan et courant sur la plage, pendant que Sarkozy l’attendait, visage fermé, en terrasse pour prendre un café.
Du côté de la gauche, on se souvient de l’ambiance tendue des universités d’été du PS à La Rochelle à la fin août 2014. Les frondeurs du parti s’opposaient au président François Hollande et au Premier ministre Manuel Valls. Quelques jours auparavant, lors de la Fête de la Rose à Frangy-en-Bresse, Arnaud Montebourg avait critiqué la politique économique du gouvernement, provoquant ainsi une crise gouvernementale et menant à son remplacement par Emmanuel Macron au poste de ministre de l’Économie. Il y a dix ans déjà, ces universités d’été révélaient les divisions au sein du Parti socialiste.