La coalition formée par les différentes forces politiques de gauche, parmi lesquelles on trouve La France insoumise, le Parti socialiste, Les Écologistes-EELV et le Parti communiste, accuse néanmoins un retard de six points sur le Rassemblement national et ses partenaires.
L’alliance des partis de gauche a réalisé une avancée significative. Les candidats du Nouveau Front populaire (NFP), une coalition incluant La France insoumise, le Parti socialiste, Les Écologistes-EELV et le Parti communiste, ont obtenu 28,1% des voix lors du premier tour des élections législatives qui a eu lieu le dimanche 30 juin, selon une estimation d’Ipsos-Talan pour divers médias dont France Télévisions et Radio France. Ce score dépasse les 25,78% obtenus par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) au premier tour des législatives de 2022.
Il y a deux ans, la gauche arrivait de justesse en tête, mais désormais elle se place derrière le Rassemblement national (RN) et ses alliés, recueillant 33,2% des suffrages. Le bloc soutenant le Président arrive en troisième position avec 21%, suivi par Les Républicains qui obtiennent 10%, selon les mêmes estimations. On prévoit que l’alliance à gauche pourrait obtenir entre 125 et 165 sièges, d’après une première projection Ipsos-Talan, qui doit être prise avec précaution. Cela ferait d’elle la seconde force en importance à l’Assemblée nationale.
Des députés sortants reconduits dès le premier tour
Les principaux partis de gauche ont décidé de former une alliance commune suite à la décision du Président Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin. Ils se sont partagés les 577 circonscriptions, comme cela avait été fait en 2022. Les performances des élections européennes, lors desquelles la liste menée par Raphaël Glucksmann a devancé les autres à gauche avec 13,83%, ont permis aux socialistes d’obtenir davantage de sièges qu’il y a deux ans. Avant la dissolution, la gauche était répartie en quatre groupes parlementaires comptant au total 151 députés.
Certains députés ont été réélus dès le premier tour. À commencer par Olivier Faure, à la tête du PS, réélu dans la 11e circonscription de Seine-et-Marne avec 53,42%. Sandrine Rousseau, des Écologistes-EELV, a conservé son siège dans la 9e circonscription de Paris avec 52,13%. Parmi les candidats de La France insoumise, Mathilde Panot est victorieuse dans la 10e circonscription du Val-de-Marne avec 59,27%, et les candidats Sébastien Delogu et Manuel Bompard ont réussi à conserver respectivement 60,61% et 67,49% des voix dans les Bouches-du-Rhône. En Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, Aurélie Trouvé et Éric Coquerel ont également assuré leur réélection avec une bonne marge.
En revanche, le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, a annoncé son élimination dans la 20e circonscription du Nord. Du côté des écologistes, Cyrielle Chatelain, cheffe des députés verts, se trouve en bonne position dans la 2e circonscription de l’Isère, étant arrivée en tête avec 42,17%, devant le candidat du RN et celui du parti présidentiel. Elle avait gagné avec un peu plus de 52% dans cette même circonscription en 2022.
Quant à l’ancien président François Hollande, il est dans une position favorable dans la 1ère circonscription de Corrèze, obtenant 37,63%. Suivent la candidate RN Maïtey Pouget et le candidat LR Francis Dubois, d’après les résultats du ministère de l’Intérieur. Hollande a alors déclaré : « Le président de la République semble absent. La majorité est fragilisée. Qui d’autre que nous pour représenter la défense de la République ? »
Appels à faire obstacle au RN
« Un vote massif a contrecarré le piège tendu au pays », a commenté Jean-Luc Mélenchon, soulignant une claire déroute pour Emmanuel Macron et sa « prétendue majorité présidentielle ». Mélenchon a assuré que « nulle part, nous ne permettrons au RN de l’emporter, c’est pourquoi, si nous sommes seulement troisièmes, nous retirerons notre candidature », anticipant des triangulaires au second tour.
Raphaël Glucksmann, qui menait la liste PS-Place Publique aux élections européennes, a également donné l’alerte : « Ce n’est plus simplement une élection législative, c’est un référendum. Voulons-nous, oui ou non, que l’extrême droite prenne le pouvoir pour la première fois par les urnes en France? »
Marine Tondelier, chef des Écologistes-EELV, a aussi appelé à bâtir « un nouveau front républicain » lors du second tour, en demandant un positionnement clair du camp d’Emmanuel Macron. « Il serait incompréhensible que certains ne distinguent toujours pas entre la gauche et l’extrême droite », a-t-elle affirmé, invitant les « responsables politiques centristes » à se désister s’ils sont troisièmes dans les triangulaires, et, s’ils ne passent pas au second tour, à recommander le vote pour un candidat défendant les valeurs républicaines.