Selon Edith Pugnet, maire de Cabestany dans les Pyrénées-Orientales, la gendarmerie a accumulé un retard de paiement de loyers s’élevant à 236 388 euros, a-t-elle déclaré à France Bleu Roussillon. D’autres élus locaux rapportent faire face à des problématiques similaires.
De nombreux responsables politiques des Pyrénées-Orientales ont exprimé, le lundi 7 octobre, leur inquiétude face à des retards de paiement significatifs de la part de la gendarmerie nationale, en particulier pour les loyers dus aux municipalités, selon une enquête de France Bleu Roussillon.
Cette investigation révèle que la gendarmerie nationale se trouve dans l’incapacité de régler les loyers de ses infrastructures ou de ses logements de fonctionnaires. Cette problématique ne se limite pas aux Pyrénées-Orientales, comme l’indique une source au sein de la gendarmerie à France Bleu. Par exemple, Edith Pugnet, maire de Cabestany, un village près de Perpignan abritant une brigade dans des bâtiments municipaux, déclare que « la gendarmerie nous doit 236 388 euros de retard de loyers ».
La réaction du ministère de l’Intérieur sollicitée
De nombreux maires de la région ont été contactés par France Bleu Roussillon et décrivent la situation comme « inacceptable », « ubuesque » et « préjudiciable pour l’image de l’État : où en est l’exemplarité que se doit de montrer l’État ? » Edmond Jorda, président des associations de maires des Pyrénées-Orientales, apporte son témoignage en précisant qu’il a été « alerté par plusieurs collègues préoccupés ». « Ces villes ont contracté des dettes pour construire les bâtiments de la gendarmerie, et les loyers servent à rembourser ces emprunts. Si l’État ne s’acquitte pas de ses obligations financières, cela risque de les placer dans une situation difficile », continue-t-il. Edmond Jorda souligne que l’association des maires de France (AMF) fait état de problèmes similaires à travers le pays.
La sénatrice LR des Pyrénées-Orientales, Lauriane Josende, a également interpellé le ministère de l’Intérieur à ce sujet. Elle affirme avoir appris « que la gendarmerie n’était plus en mesure de payer ses loyers à l’échelle nationale ». Elle précise que le ministère lui a indiqué qu’une loi de finances rectificative est en cours d’élaboration pour résoudre ce problème.
Sollicité par France Bleu Roussillon, le ministère de l’Intérieur n’a pas encore donné de réponse aux diverses questions formulées.