La ministre de la Culture envisage de contraindre sa concurrente politique, la maire socialiste de Paris, en envisageant de faire classer la Tour Eiffel comme monument historique. Cette tension survient dans un contexte de rivalité politique à moins de deux ans des prochaines élections municipales.
La même série continue avec une nouvelle saison. Après le premier épisode où Anne Hidalgo souhaitait que les anneaux olympiques restent sur la tour Eiffel, en affrontant Rachida Dati qui s’y oppose, nous voici à l’épisode 2 : Rachida Dati, membre du parti Les Républicains, lance un ultimatum à la figure socialiste, réclamant que l’emblème parisien soit « classé » parmi les monuments historiques.
Actuellement, la tour Eiffel est simplement « inscrite », ce qui signifie qu’elle n’est pas considérée en danger et ne bénéficie donc pas de financements étatiques importants pour sa protection ou une surveillance renforcée. Selon Anne Hidalgo, changer son statut serait superflu, car « aujourd’hui, elle est très bien protégée ». Ce changement de classification n’est pas seulement jugé inutile mais aussi onéreux, car plusieurs dizaines de millions d’euros seraient nécessaires pour mener à bien des travaux de restauration, ce qui n’est pas une priorité face à la dette persistante.
Les prochaines élections municipales
Bien que l’affaire puisse sembler technique, elle révèle beaucoup sur l’ambiance politique à Paris à l’approche des élections municipales de 2026. Rachida Dati est la seule à avoir officiellement annoncé sa candidature, tandis qu’Anne Hidalgo doit se prononcer cet automne. En revendiquant ce classement, en s’appuyant sur son ministère de la Culture, Rachida Dati veut apparaître comme la protectrice du patrimoine national, et surtout parisien.
La tour Eiffel, ce monument iconique qui a illuminé les Jeux olympiques, se trouve dans le 7e arrondissement, sous la gestion de Rachida Dati. Dans un entretien avec Le Parisien, elle a même menacé de passer outre la volonté de la maire de Paris si celle-ci ne requiert pas le classement de la tour.
« Rachida Dati cherche à se faire remarquer à Paris, critique l’entourage de la maire Hidalgo auprès de 42mag.fr, affirmant que « cela montre sa nervosité ». Une allusion aux défis rencontrés ces derniers mois par celle qui ambitionne la capitale depuis longtemps. Après être entrée au gouvernement, Rachida Dati a vu ses nouveaux alliés macronistes peiner suite à la dissolution. Ce partenariat a créé des tensions au sein de son propre camp, parmi la droite parisienne, avant le revers des élections législatives. Selon une ancienne ministre citée par 42mag.fr, « de trop nombreux sièges parisiens ont basculé à gauche, et Rachida Dati a réalisé que son avenir à Paris semblait compromis ». En plus, la réforme électorale, la loi Paris-Lyon-Marseille, qui aurait pu être en sa faveur, paraît aujourd’hui abandonnée.