Pas moins de huit formations politiques sur un total de onze prévoient de soumettre un amendement visant à s’opposer à l’augmentation de la taxe sur l’électricité que le gouvernement a récemment dévoilée.
La plupart des groupes politiques de l’Assemblée nationale – au moins huit sur onze – envisagent de présenter un amendement pour contrer l’augmentation de la taxe sur l’électricité proposée par le gouvernement dans son projet de loi de finances pour 2025. Cette information a été obtenue de sources parlementaires par 42mag.fr le mardi 15 octobre, alors que l’examen du texte débute en commission ce mercredi.
Malgré l’engagement du Premier ministre Michel Barnier de protéger les travailleurs et les personnes les plus vulnérables, une taxe sur l’électricité (anciennement appelée TICFE), qui avait été réduite pendant la crise inflationniste, sera considérablement augmentée, mettant fin au dispositif de bouclier tarifaire. Elle atteindra un niveau supérieur à celui précédant la crise, même si Bercy affirme qu’il y aura une réduction de 9% du tarif réglementé en 2025. Le gouvernement vise ainsi à collecter trois milliards d’euros supplémentaires.
L’opposition des Républicains
Alors que les discussions sur le projet de loi de finances pour 2025 commencent mercredi en commission des finances de l’Assemblée nationale, plusieurs groupes politiques ont déjà proposé des amendements s’opposant à cette mesure. Selon 42mag.fr, huit groupes sur onze envisagent de rejeter cette augmentation de taxe.
Il n’est pas surprenant que des partis comme le RN et les groupes du NFP situés à gauche veuillent éliminer cette surcharge fiscale. Cela inclut également les deux principaux groupes soutenant le gouvernement de Michel Barnier. Les députés Les Républicains, que Michel Barnier dirige, ont clairement exprimé leur volonté de « faire obstacle » à cette augmentation fiscale, qui, selon eux, affectera « directement tous les Français », contredisant ainsi la promesse du Premier ministre de ne pas alourdir la fiscalité des classes moyennes.
La proposition des macronistes EPR
L’autre principale faction de la majorité relative, le groupe macroniste EPR, suggère, via un amendement, de « limiter la taxe » à son niveau précédent la crise, dans le cadre de la fin du bouclier tarifaire. Ensemble, ces deux groupes comptent 142 députés et espèrent que le gouvernement écoutera leur appel en « renonçant » à cette idée. Ils proposent plutôt à Michel Barnier de focaliser les efforts sur la réduction des dépenses publiques pour recueillir les trois milliards d’euros souhaités.
Les autres formations du bloc central, à savoir les partis Horizons et Modem, n’ont pour l’instant pas déposé d' »amendement de groupe » contre la hausse de la taxe. Cela ne signifie pas qu’ils soutiennent la mesure. Marc Fesneau, qui préside le groupe Modem, considère qu’il sera « difficile » de rehausser la taxe « au-delà du niveau d’avant-crise ». Quant au groupe indépendant Liot, il n’a pas encore proposé d’amendement de groupe, mais il pourrait prendre position lors des débats en hémicycle. Le groupe UDR dirigé par Eric Ciotti a déclaré ce lundi soir qu’il s’opposerait à l’augmentation de la taxe lors des discussions en séance.