Avant le début des discussions, plus de 1 700 amendements ont été soumis, montrant clairement que le budget de 2025 ne fait pas consensus au sein de la sphère politique. Plusieurs membres ont même déjà déclaré qu’ils s’opposeraient à l’adoption d’un tel texte.
Début de l’examen du budget 2025 à l’Assemblée nationale
Le mercredi 16 octobre, à partir de 17 heures, la commission des finances de l’Assemblée nationale entame l’évaluation du budget pour l’année 2025. Ce projet de loi gouvernemental, qui suscite de nombreuses critiques, a pour objectif de réduire les dépenses de l’État à hauteur de 60 milliards d’euros. Toutefois, certains députés ressentent déjà une impression de déjà-vu avant même le début des discussions, en raison de la menace persistante d’une éventuelle utilisation de l’article 49.3 de la Constitution par le gouvernement.
Évocation du 49.3 par la Première ministre
L’année précédente, la Première ministre Elisabeth Borne avait eu recours à l’article 49.3 à une vingtaine de reprises, notamment lors de l’adoption du budget pour 2024. Le député de la France Insoumise, Eric Coquerel, qui préside également la commission des finances, espère que cette fois-ci, le débat ne sera pas écourté : « On n’a jamais pu débattre, donc j’espère que cette fois-ci, ce ne sera pas le cas« . Selon lui, une question cruciale reste en suspens : parviendra-t-on à établir une entente sur une potentielle motion de censure ?
Le rôle crucial du Rassemblement national
La survie politique du Premier ministre Michel Barnier en cas de motion de censure repose sur le soutien potentiel du Rassemblement national. Le député RN Franck Alisio, quant à lui, anticipe déjà l’utilisation du 49.3 pour le budget : « En l’état actuel, nous ne voterons pas ce budget« . Le parti d’extrême droite reste insatisfait de la version initiale du budget proposé.
Pressions et enjeux pour les macronistes
Jean René Cazneuve, député de la majorité présidentielle, souligne que ce sont les désaccords avec l’opposition qui incitent Michel Barnier à envisager le recours au 49.3. « J’entends matin, midi et soir les oppositions m’expliquer qu’elles ne voteront pas le budget. J’espère qu’on pourra l’éviter, mais je n’en suis pas certain« , déclare-t-il. Les partisans du président font valoir que si le budget n’est pas adopté d’ici le 31 décembre, une paralysie des services publics pourrait en résulter, accentuant ainsi la pression sur les opposants au projet.