Au départ, Geneviève Darrieussecq adoptait une position inflexible lors des discussions concernant le budget 2025 de la Sécurité sociale. Cependant, elle a depuis légèrement adouci sa position.
En parallèle des efforts pour réduire les dépenses de l’État, on assiste actuellement à une recherche intense de solutions pour renflouer les finances publiques. Le week-end dernier, dans La Tribune Dimanche, la ministre de la Santé avait proposé l’idée de taxer les sucres transformés présents dans les produits alimentaires, dans le but de combler le déficit de la Sécurité sociale.
Cependant, mardi, Geneviève Darrieussecq a pris du recul à l’Assemblée nationale, en se limitant à évoquer des actions ciblées sur les boissons gazeuses, laissant le reste à l’autorégulation de l’industrie agroalimentaire : « Au lieu de systématiquement imposer des taxes, [les] convaincre ».
Qu’est-ce qui explique ce changement rapide en 48 heures ?
Les propositions fiscales se multiplient, mais elles peinent à rallier tous les acteurs concernés, y compris certains membres du gouvernement. Tandis que le ministère du Budget semble accueillir favorablement les amendements visant à taxer les sucres transformés dans l’alimentation, certains élus et la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, expriment leur désaccord. Elle considère que cette taxe aurait pour effet de « lier les pieds » des producteurs français. Ainsi, l’idée d’un impôt sur les sucres transformés dans les aliments cède la place à la possibilité de mesures plus strictes concernant les sodas.
Peut-on déjà parler d’une victoire pour les industriels de l’agroalimentaire ? Pour le moment, rien n’est encore arrêté. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 est toujours en cours d’examen à l’Assemblée nationale. Le débat parlementaire est loin d’être terminé, et aucun camp ne peut encore se vanter d’une victoire, même si la pression est forte.
Observons le cas spécifique des chocolatiers. À l’exception des chocolats noirs contenant 80 à 90% de cacao pur, la majorité des produits chocolatés incluent au moins 30% de sucre. Les fabricants de douceurs s’opposent donc à être taxés de la même manière que les producteurs de plats cuisinés, comme les lasagnes ou pizzas, qui utilisent le sucre comme rehausseur de goût. Le gouvernement fait face à un véritable dilemme, devant prendre en compte tous ces éléments. Avant de prendre une décision finale, la ministre de la Santé prévoit de rassembler tous les acteurs de l’industrie pour une session d’information et de discussions transparentes.