Cet hiver, trois scrutins électoraux se dérouleront dans les départements des Ardennes, de l’Isère et, un peu plus tard, dans les Hauts-de-Seine. Ils visent à élire de nouveaux députés pour remplacer ceux qui ne peuvent plus assurer leur mandat. À l’occasion du premier tour de ces élections, les formations politiques qui soutiennent le Premier ministre ont décidé de présenter des candidats de manière indépendante, sans former d’alliance préalable.
Pour diverses raisons, trois députés élus en juillet sont actuellement dans l’incapacité de siéger, nécessitant l’organisation de nouvelles élections pour leur remplacement. Stéphane Séjourné est notamment concerné. Suite à un accord trouvé à Bruxelles, au Parlement européen, le mercredi 20 novembre, il est prévu qu’il prenne la succession de Thierry Breton en tant que commissaire au Marché intérieur, sauf imprévu. Ainsi, une élection partielle sera organisée dans les Hauts-de-Seine en 2025, afin de désigner son ou sa remplaçante. Les deux autres élections législatives qui doivent se tenir cet hiver dans les Ardennes et en Isère risquent de fragiliser l’alliance déjà précaire parmi les partisans du Premier ministre, car ces derniers envisagent de faire campagne avec des candidats distincts.
Deux prétendants du « socle commun » dans les Ardennes
La première des trois élections partielles se tiendra dans la première circonscription des Ardennes, programmée pour les 1er et 8 décembre, un territoire tombé aux mains du Rassemblement national suite à la dissolution. Depuis 2022, Renaissance en avait le contrôle, mais Les Républicains y présentent désormais un candidat. Ces derniers font pourtant partie de la même alliance, baptisée récemment le « socle commun », qui regroupe des députés de l’ancienne majorité et de la droite s’engageant à œuvrer ensemble en faveur du gouvernement.
Ce scrutin local dissimule en arrière-plan un duel potentiel entre deux prétendants à l’élection présidentielle prochaine : Gabriel Attal, chef des députés Ensemble pour la République (anciennement Renaissance) à l’Assemblée nationale, et son homologue de droite, Laurent Wauquiez. « Ils échangent souvent à ce propos », confie une source. Gabriel Attal milite pour une candidature unique, mais aucun des deux ne souhaite céder la circonscription pour l’instant. Dans le camp de Gabriel Attal, on indique que Bruno Retailleau, figure incontournable du gouvernement et des LR, a récemment renoncé à apporter son soutien au candidat LR des Ardennes.
« Divisés, la défaite est assurée »
Un climat similaire de tension se fait ressentir dans les autres circonscriptions, notamment dans les Hauts-de-Seine. Là-bas, la situation pourrait déboucher sur un affrontement entre trois partis de l’ancienne majorité. Horizons a déjà désigné un candidat alors que la circonscription est sous l’égide de Renaissance, et le MoDem pourrait en faire de même, ôtant l’incertitude, selon l’affirmation d’un responsable du parti à 42mag.fr. « Si nous nous présentons divisés, c’est la défaite assurée, cela ouvre la voie à la gauche », redoute une élue de la mouvance macroniste.
Derrière les scènes, des discussions intenses se tiennent entre les cadres des différents partis. Certains plaident pour des accords, surtout face à la résurgence de la menace d’une motion de censure. Un appel à l’unité a été lancé dans La Tribune Dimanche par Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, le dimanche 17 novembre. De plus, comme 42mag.fr le rapporte, Nathalie Delattre, ministre en charge des Relations avec le Parlement, a proposé une réunion incluant tous les dirigeants de partis. Cette invitation a été faite à titre de présidente du Parti radical, mais reste sans réponse pour l’instant.
La question du Premier ministre soulevant des débats, notamment parmi les proches de Gabriel Attal : « Le Premier ministre ne se voit pas comme le chef de la majorité, néanmoins il devrait la piloter au minimum ! » accusent-ils. Des macronistes lui reprochent de favoriser son propre parti, Les Républicains. Toutefois, Michel Barnier ne souhaite pas s’impliquer davantage selon ses proches. Un tract pourrait néanmoins fragiliser cette apparente neutralité, celui de la candidate LR en Isère, qui met en avant le portrait de Michel Barnier.







