Pour éviter de désavantager l’industrie, le dirigeant de Renault exhorte l’Europe à maintenir les subventions destinées au développement des véhicules électriques.
Jean-Dominique Senard, le PDG de Renault, a confirmé le 21 novembre sur France Bleu Pays d’Auvergne qu’aucun plan social n’était en discussion au sein de l’entreprise. Cette annonce a été faite lors de la première édition d’OrbiMob, un salon consacré aux mobilités territoriales durables, tenu à Cournon-d’Auvergne, près de Clermont-Ferrand. Senard, qui a dirigé Michelin de 2012 à 2019, a souligné l’importance du dialogue social chez Renault.
Il a exprimé sa satisfaction quant à la dynamique des échanges en interne, en affirmant que « le dialogue social chez nous est incroyablement actif et riche depuis de nombreuses années ». Le dirigeant a fait remarquer que « tous les employés sont informés des évolutions de l’entreprise et se réjouissent des progrès significatifs accomplis, tant sur le plan de la performance que du rayonnement ». Il a également mis en avant le virage pris par Renault vers « l’électrification de nos véhicules » et le choix stratégique de « positionner la France comme un centre névralgique pour nos initiatives de haute valeur ajoutée liées aux véhicules électriques ». Il s’est réjoui en ajoutant qu’il y a quelques années, une telle orientation aurait semblé improbable.
Maintenir une industrie compétitive
Face aux réductions budgétaires de l’État et à la possibilité de multiplication des plans sociaux, Senard a insisté sur « l’importance cruciale de préserver la compétitivité de nos industries ». Il a lancé un appel à la responsabilité collective en affirmant que « chacun doit contribuer à l’effort général dans le pays ». Il a souligné que la priorité n’était pas de déterminer qui devait faire quoi, mais bien de garantir « que la compétitivité de notre industrie ne soit pas compromise à long terme ».
Senard a donc encouragé l’État à maintenir son soutien aux véhicules électriques, critiquant les décisions comme celle de l’Allemagne de supprimer rapidement les subventions après avoir instauré des objectifs pour 2035. Il a déclaré que ces mesures étaient « quelque peu incohérentes avec l’objectif initial » et a insisté sur la nécessité de « soutenir activement cette transition vers une mobilité durable et de parvenir à une équité avec les concurrents internationaux » avant de devenir totalement autonomes.
Enfin, il a comparé la situation européenne avec celle de la Chine et des États-Unis, soulignant que dans ces grandes puissances, « les aides au développement des véhicules électriques sont considérables », et a averti que « l’Europe ne doit pas prendre de retard dans ce domaine ».