Le ministre qui a quitté ses fonctions exprime sa déception en déclarant que l’ensemble des initiatives concernant les maisons de retraite, l’aide aux personnes en perte d’autonomie, le soutien à la petite enfance, l’assistance aux personnes en situation de handicap et les efforts pour combattre la pauvreté ont été ignorés d’un simple geste.
Après le vote de la motion de censure qui a entraîné la chute du gouvernement Barnier mercredi soir, l’ancien ministre des Solidarités, de l’Autonomie, et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Paul Christophe (Horizons), a exprimé son indignation sur France Bleu Nord le jeudi 5 décembre. Il critique ce qu’il voit comme des actions motivées par des intérêts personnels et politiques plutôt que par le bien commun de la France.
Paul Christophe considère ce revers comme « une énorme perte ». « Le budget que je défendais prévoyait une augmentation de 4,5 milliards d’euros », dit-il. Il explique que des initiatives « concernant les Ehpad, l’accompagnement de la perte d’autonomie, la petite enfance, le handicap et la lutte contre la pauvreté ont été annulées d’un coup de main. Toute l’œuvre est à recommencer », souligne-t-il avec regret. Il admet que certaines mesures pourraient être reprises si un nouveau budget est proposé au début de l’année prochaine, mais avertit que, par exemple, la révision des tarifs des Ehpad, qui aurait permis d’apporter 200 millions d’euros à des établissements souvent déficitaires, ne pourra pas être mise en place, selon l’ancien ministre.
« Une escalade constante et insupportable »
En ce qui concerne les négociations menées par Michel Barnier avec les différents partis politiques, Paul Christophe estime qu’elles étaient adéquates : « quand on veut se débarrasser de son chien, on l’accuse de la rage. J’ai bien vu ici que l’escalade constante était insoutenable », affirme-t-il.
« À chaque réponse que nous proposions, un autre problème surgissait. »
Paul Christophe, ancien ministre des Solidaritéssur France Bleu Nord
Pour lui, il est toujours difficile de trouver une majorité à l’Assemblée nationale sans dépasser les divisions politiques actuelles. Proposant de suivre l’exemple de certains partis de gauche comme le PS et les Ecologistes, il invite à un travail commun au-delà des divisions partisanes. Selon lui, « chez Horizons, nous avons toujours soutenu l’idée d’un rassemblement républicain allant des socio-démocrates à la droite ». Cependant, il se demande « quel accord pourrions-nous conclure aujourd’hui ? Il poursuit en disant qu’il faut cesser d’utiliser l’expression irritante de ‘ligne rouge’ qui empêche toute négociation ».
Paul Christophe appelle également à la « stabilité » et à la « désignation rapide d’un nouveau Premier ministre » à qui il souhaite « plein succès, parce que nous devons faire face à des enjeux économiques et financiers majeurs ». Il ajoute : « Il est crucial de remplir les coffres de l’État. Actuellement, nous avons du mal à collecter via la CRDS, la CSG, et les charges qui financent la Sécurité sociale, ce qui pourrait nous mener rapidement à un défaut de paiement ».