La presse internationale commente largement la censure mise en place par le gouvernement dirigé par Michel Barnier. Une inquiétude croissante se fait sentir concernant l’instabilité politique persistante qui fragilise de plus en plus le pays.
Un moment qualifié de « historique » mais également de « chaotique » sous la cinquième République. Ces termes se retrouvent fréquemment en première page du Guardian, de la Tribune de Genève, ou encore de la Süddeutsche Zeitung. La plupart des journaux majeurs ont d’ailleurs proposé des live sur leur site, mercredi 4 décembre en soirée, permettant de suivre les événements palpitants au sein de l’Assemblée minute par minute.
Le jeudi matin, les médias et journaux internationaux poursuivaient encore leurs analyses sur cette situation sans précédent. En Italie, la RAI abordait cette crise avec une certaine auto-dérision, en la qualifiant de « crise à l’italienne« , une référence à la réputation d’instabilité politique de leur propre pays. Michel Barnier, quant à lui, devait initialement se rendre à Rome le jeudi 5 novembre pour une rencontre avec la Première ministre Giorgia Meloni. Ce plan est tombé à l’eau puisqu’il devait présenter sa démission ce matin même.
« La stratégie de Marine Le Pen »
Dans la plupart des médias, la chute du gouvernement Barnier est vue non seulement comme un échec pour lui, mais surtout comme une victoire pour Marine Le Pen. La dirigeante du Rassemblement National aurait « fait plier le gouvernement« , selon le site Politico. Le Frankfurter Allgemeine Zeitung écrit que “malgré les importantes concessions de Barnier (…), elle l’a dominé”. Pour beaucoup, c’est à cause de ce Premier ministre que ce parti opposé à l’immigration, longtemps perçu comme un symbole de menace pour la démocratie et toujours bloqué des affaires générales, a pour la première fois en 50 ans d’histoire reçu un traitement équitable.
Le magazine The Spectator avance que « Marine Le Pen pourrait bien remporter la prochaine élection présidentielle grâce à sa stratégie« . Toutefois, le magazine britannique avertit d’une politique destructrice, mentionnant qu’elle « tirera parti d’une économie dévastée — ce qui sera de sa propre responsabilité« .
Un mois après que la coalition d’Olaf Scholz en Allemagne se soit désintégrée, et à quelques semaines de la prise de pouvoir par Donald Trump à la Maison-Blanche, le Financial Times met en lumière « la déraison des élections anticipées annoncées en juillet« .
Le quotidien économique du Royaume-Uni exprime ses préoccupations au sujet de l’affaiblissement de la France, qu’il perçoit comme une menace sérieuse pour l’Europe, et considère Emmanuel Macron comme responsable de la situation. « Un président incapable de maîtriser les événements qui le secouent » dans un contexte où l’Europe aurait grandement besoin d’un leadership fort dans ses principales capitales.