« Il est étonnant de constater que chacun porte la responsabilité de tout, sauf lui », s’indigne la représentante du syndicat.
Emmanuel Macron semble être dans le déni, a affirmé Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, lors de son passage sur France Bleu Béarn Bigorre le vendredi 6 décembre. Cette déclaration intervient après le discours du président de la République le jour précédent. « Il semble que personne, sauf lui, ne soit responsable des événements actuels. C’est tout de même étonnant », a-t-elle critiqué. Sophie Binet insiste sur le besoin de « changer de direction » sans quoi « les mouvements de censure vont continuer ».
« Si je devais retenir un aspect positif de son discours d’hier, ce serait qu’il n’a pas immédiatement choisi un Premier ministre de sa propre mouvance politique et qu’il semble ouvert au dialogue et peut-être à diversifier ses perspectives », ajoute Sophie Binet. Néanmoins, elle reste sceptique et attend de voir les évolutions à venir, tout en soulignant que « l’on ne va pas attendre que tout se décide en haut avec des jeux politiques qui se multiplient en ce moment ».
« Un virage nécessaire »
Sophie Binet exprime sa satisfaction à propos de la « grève massive » du jeudi, où pratiquement un tiers des fonctionnaires ont fait gréve, soit environ un million. « Il y a un ras-le-bol généralisé, les fonctionnaires sont exaspérés d’être pointés du doigt et traités de paresseux », a-t-elle expliqué, faisant référence à la politique du gouvernement d’imposer trois jours de carence. Cette grève doit être vue comme un cri d’alarme concernant l’état de nos services publics qui sont à bout de souffle. »
Elle déclare que « la situation empire, et les avertissements des fonctionnaires n’ont pas été pris en considération, notamment dans les hôpitaux où la situation est désastreuse ». Le message de l’intersyndicale relayé jeudi était puissant : « Il est temps de changer de cap, de réviser la politique économique et sociale, et de mettre en priorité la défense et le renforcement de nos services publics, en particulier dans les zones rurales », explique-t-elle.
Si ces demandes restent ignorées par l’éventuel futur gouvernement, « les mouvements de censure vont persister » et « les sanctions vont continuer de tomber », prédit Sophie Binet. Elle rappelle que « le gouvernement de Michel Barnier a été censuré parce qu’Emmanuel Macron n’a pas voulu prendre en compte le verdict des urnes et les exigences sociales du peuple. Il est crucial d’écouter ces exigences et de mettre en place un gouvernement dont la mission serait de consolider nos services publics, d’augmenter salaires et pensions, d’abroger la réforme des retraites, et de défendre l’emploi car nous sommes préoccupés par la situation actuelle avec des menaces de licenciements massifs », conclut-elle.