Le chef de l’État poursuit ses discussions. Le lundi 9 décembre, le président de la République rencontre successivement les députés indépendants appartenant au groupe Liot. Par la suite, il accueille les représentants écologistes dirigés par Marine Tondelier. Enfin, il reçoit les membres du parti communiste sous la conduite de Fabien Roussel.
Fin de la trêve Notre-Dame, Emmanuel Macron reprend ses consultations pour choisir un Premier ministre
Après la fermeture de la parenthèse de Notre-Dame, Emmanuel Macron se replonge dans la quête d’un nouveau Premier ministre et poursuit ses consultations politiques. Ce lundi 9 décembre, le président rencontre trois dernières formations politiques : les écologistes, les communistes et le groupe indépendant Liot.
Le principal souci du chef de l’État est de choisir une personnalité qui ne sera pas renversée par l’Assemblée et qui pourra faire voter, au moins, les textes budgétaires essentiels. Un proche du président a confié à 42mag.fr que, pour Emmanuel Macron, il est crucial de voir « dans quelle disposition se trouvent les différents groupes pour maintenir un climat de stabilité dans ce contexte délicat ». Il a également précisé que le président « ne s’occupera pas du fond, cela relèvera de la compétence du futur Premier ministre ».
Ainsi, Emmanuel Macron ne s’engage pas sur les terrains sensibles défendus par les uns et les autres, mais préfère construire une structure politique cohérente. « Sa priorité est de parvenir à un accord de non-censure », confirme un de ceux qui l’ont rencontré récemment.
Bayrou, Lecornu, Vautrin, Cazeneuve… Les candidats potentiels
On pourrait envisager de former une majorité non-hostile mathématiquement, en fédérant le bloc central actuel, qui inclut les Républicains, les socialistes, et le petit groupe indépendant Liot. C’est dans ce but que le président a reçu les forces centrales, les partis de droite et le Parti Socialiste vendredi 6 décembre, avant de commencer une nouvelle série de rendez-vous ce lundi, à la demande des socialistes. Cela ne garantit pas cependant des discussions réellement productives avec les écologistes et les communistes.
Parmi les noms qui circulent dans les cercles proches du pouvoir, quelques-uns reviennent avec insistance. « Vendredi, Lecornu semblait être le favori, samedi c’était Bayrou, et à présent on évoque Vautrin… » raconte un membre éminent du parti d’Emmanuel Macron, qui avoue être un peu perdu face à ces spéculations.
François Bayrou, président du Mouvement Démocrate (Modem), est souvent mentionné. Il a eu une entrevue avec Emmanuel Macron le jeudi 5 décembre et laisse planer le doute : « Si je peux contribuer à résoudre cette situation, je suis prêt à le faire », a-t-il déclaré à France Bleu Béarn.
Parmi les autres noms, on trouve Sébastien Lecornu, actuel ministre des Armées et proche d’Emmanuel Macron, ainsi que Catherine Vautrin, ministre en charge des Territoires. Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre sous François Hollande, est le seul représentant de gauche sur cette liste de candidats, mais il divise au sein de sa propre famille politique. « Je préfèrerais presque un François Bayrou », admet un député socialiste, bien que certains dans les rangs de la droite voient cela d’un mauvais œil. Les souvenirs de 2012 persistent, lorsque Bayrou avait soutenu François Hollande contre Nicolas Sarkozy.
Enfin, le calendrier est également une préoccupation. Certains conseillers exhortent Emmanuel Macron à « agir rapidement », en raison de l’urgence sur le plan budgétaire. « Dans les heures qui viennent », espère la présidente de l’Assemblée, Yael Braun-Pivet. Cependant, plusieurs macronistes parient plutôt sur une annonce le mardi 10 décembre, après la conclusion des discussions. Ultimement, la décision n’appartient qu’à Emmanuel Macron.