Mardi, la station France Inter a reçu le premier président de la Cour des comptes en tant qu’invité.
Il est crucial de procéder rapidement mais aussi de garder son calme, a affirmé Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, lors d’une intervention sur France Inter ce mardi 10 décembre. Cela se produit alors qu’Emmanuel Macron n’a pas encore désigné un nouveau Premier ministre après la dissolution du gouvernement dirigé par Michel Barnier. Pierre Moscovici apprécie que le choix de cette nomination ne soit pas précipité, afin d’installer une base plus solide que celle qui accompagnait Michel Barnier.
Pierre Moscovici admet que l’équipe gouvernementale sortante, mise en place deux mois après les élections législatives anticipées, manquait d’une véritable unité et se trouvait exposée à un vote de censure potentiellement initié par le Rassemblement national. Néanmoins, il prévient qu’il ne serait pas judicieux de trop retarder cette décision pour éviter de susciter l’inquiétude de certaines parties prenantes, notamment les investisseurs.
« Un fossé entre les formations politiques »
Cet après-midi, le président Macron a convié à l’Élysée les dirigeants des divers partis politiques, à l’exception des Insoumis et du Rassemblement national. Selon Pierre Moscovici, cette initiative revêt un caractère tout à fait exceptionnel et met en lumière la gravité de la situation actuelle. Il souligne que cela révèle une prise de conscience collective parmi ces acteurs qu’il est impératif de trouver une solution.
Pour Moscovici, parvenir à une résolution et bâtir une fondation stable pour un nouveau gouvernement constituera un défi ardu. Il note que la solution n’inclura pas forcément un gouvernement de coalition, ce modèle ne correspondant pas à nos habitudes politiques, d’autant que les divergences entre les formations politiques sont très prononcées. Il insiste toutefois sur la nécessité d’établir, a minima, un pacte de non-agression parlementaire pour garantir que le nouvel exécutif puisse fonctionner et proposer un budget sans la menace constante d’une motion de censure.