D’après les proches d’Emmanuel Macron, un nouveau Premier ministre devrait être désigné d’ici deux jours. Sa mission principale sera de rassembler les différentes forces politiques en présence. Pendant ce temps, les discussions continuent en arrière-plan.
Recherche d’un Premier ministre dynamique pour surmonter 30 mois de défis difficiles pourrait bien être l’intitulé de l’annonce pour ce poste. Alors que le dernier Conseil des ministres sous la direction de Michel Barnier se réunit ce mercredi 11 décembre, Emmanuel Macron s’est engagé à désigner un nouveau Premier ministre d’ici jeudi. Cette mission n’est pas de tout repos.
Quelles sont les compétences nécessaires ? Une maîtrise de l’Assemblée, l’aptitude à collaborer avec divers individus et à construire des compromis. En effet, dès son entrée en fonction, cette personnalité devra rallier à nouveau tout le spectre républicain pour amorcer un dialogue de fond et établir un cap. Chaque parti devra clarifier sa position, indiquer s’il est prêt à rejoindre ce gouvernement, s’il souhaite soutenir uniquement certains projets de loi, notamment le Budget, et enfin, s’il s’engage à ne pas censurer le futur gouvernement, même si cela implique de s’opposer à certaines propositions législatives.
L’identité du futur Premier ministre influencera fortement les réponses : la gauche et la droite ne voulant pas s’associer à un gouvernement dirigé par l’autre camp. « Un choix astucieux serait de désigner un Premier ministre d’équilibre central, » suggèrent certains membres de la majorité en évoquant François Bayrou. Il a, par ailleurs, dîné à nouveau avec Emmanuel Macron mardi.
« Record en perspective »
Comme pour témoigner de sa bonne volonté, l’entourage d’Emmanuel Macron a déclaré mardi à 42mag.fr, après une réunion à l’Élysée, que l’utilisation du 49.3 ne fait pas partie de ses « prérogatives principales ». Toutefois, s’il est possible de trouver « un terrain d’entente » entre les forces politiques, le président y est favorable. Le 49.3, bien que relevant des « compétences du Premier ministre », pourrait ne pas être utilisé si cela garantit la stabilité, affirme cette source, alors que plusieurs responsables politiques ont suggéré que le prochain gouvernement s’engage à ne pas utiliser le 49.3 pour passer en force des lois à l’Assemblée nationale.
Dans les rangs de l’opposition, la prudence est de mise. Notamment à gauche, le climat est perçu comme figé. « Il est impensable de demeurer dans ce flou, » s’inquiète un parlementaire du NFP. Cependant, les socialistes rappellent qu’une telle entente ne peut se concrétiser qu’avec un Premier ministre issu de la gauche. La crainte persiste que le président opte à nouveau pour un profil de droite, ou un centriste. Un élu écologiste avertit : « Si c’est Barnier bis, on répétera le même scénario ! »
Cette situation pousse Patrick Kanner, président du groupe PS au Sénat, appelé à rebondir sur France Bleu Nord : « Nommer un sixième Premier ministre en sept ans, ça pourrait l’inscrire au livre Guinness des records. »