Richard Gere, qui avait été dirigé par le même réalisateur il y a presque 45 ans dans son rôle marquant d' »American Gigolo », offre une performance magistrale dans ce film.
Un réalisateur, reconnu pour son engagement intellectuel et respecté, se trouve à l’aube de sa vie et décide de revisiter son passé coûte que coûte. Avec son dernier long-métrage, Oh, Canada, qui sortira en salles le mercredi 18 décembre, Paul Schrader adapte le roman du même nom de l’auteur Russell Banks, décédé en janvier 2023. C’est le deuxième livre de Banks à être porté à l’écran par Schrader, après Affliction en 1997.
Dans ce film, on retrouve Richard Gere, avec qui Schrader avait collaboré dans son premier rôle emblématique, American Gigolo, en 1980. Bien que Oh, Canada ne soit pas un film joyeux, racontant l’histoire d’un cinéaste en fin de carrière, handicapé et souffrant, Paul Schrader y infuse un air de liberté et de droiture, fidèle à l’esprit de l’auteur original.
Richard Gere dans son élément
Cinéaste prodigue dont les œuvres ont laissé leur empreinte (Hardcore, La Féline, Mishima), Paul Schrader se distingue encore plus par ses scénarios poignants (Obsession, Taxi Driver, Raging Bull, The Mosquito Coast). La performance exceptionnelle de Richard Gere est sans doute l’une des raisons de la profondeur de Oh, Canada, ainsi que sa sélection en compétition officielle au Festival de Cannes en mai dernier.
Le jeu des acteurs est impressionnant, Schrader ayant eu l’idée judicieuse de choisir Uma Thurman pour incarner l’épouse du personnage principal.
Leonard Fife, un cinéaste renommé vivant au Canada et interprété par Richard Gere, est confronté à un cancer incurable et se déplace en fauteuil roulant. Il accorde une dernière interview à l’un de ses anciens étudiants, sous l’œil attentif de sa femme (Uma Thurman), dont le soutien est essentiel pour ces confessions finales.
Paul Schrader, à travers ce film, semble se reconnaître dans ce portrait d’un réalisateur américain et pourquoi il a choisi l’exil au Canada pour fuir la guerre du Vietnam.
Une approche directe
Leonard Fife s’est fait connaître par ses travaux documentaires révélant de multiples scandales de corruption, devenant une figure influente de la gauche américaine. Dans cette œuvre, Richard Gere livre une interprétation émotive et engagée, portant le film sur ses épaules.
Sans artifice, Oh, Canada puise toute sa force dans la personnalité de Leonard Fife, un réalisateur aux convictions fermes, et apparaît comme une œuvre très politique, à travers une critique implicite des États-Unis. L’histoire suit la trame laissée par Russell Banks, offrant une réflexion sur un humanisme estompé par une idéologie individualiste tournée vers elle-même.

Informations clés
Catégorie : Drame
Réalisé par : Paul Schrader
Distribution : Richard Gere, Jacob Elordi, Uma Thurman
Origine : États-Unis
Durée : 1h35
Première : 18 décembre 2024
Distributeur : Arp Sélection
Résumé : Un documentariste émérite du Canada, confronté à la maladie, accepte de donner une dernière interview à un ancien élève, révélant enfin la véritable nature de son existence. Une confession filmée sous les yeux vigilants de sa dernière compagne…