Le constructeur automobile japonais Honda annonce qu’il est en train d’étudier la possibilité de s’associer avec Nissan, une autre entreprise nipponne. Dans le cadre de cette alliance potentielle, Mitsubishi Motors, dont Nissan détient la majorité des parts, serait également impliqué.
Le projet de rapprochement entre Honda et Nissan, discuté ce mercredi 18 décembre, pourrait créer le troisième acteur mondial de l’industrie automobile, juste derrière le géant japonais Toyota et l’allemand Volkswagen. Pour l’instant, aucune décision définitive n’a été prise, mais les négociations sont bel et bien en cours. Reste à déterminer si ce rapprochement se manifestera par une fusion complète, un regroupement au niveau du capital, ou encore la création d’une société mère englobant trois entités distinctes, partageant un avenir commun.
L’objectif principal est de venir en aide à Nissan, qui traverse actuellement une période financière difficile. En novembre 2024, le groupe a annoncé son intention de supprimer 9 000 emplois dans le monde et de réduire ses capacités de production pour faire face à la contraction du marché automobile. En parallèle, soutenir Honda apparaît crucial, surtout après l’échec des négociations avec General Motors concernant le développement conjoint d’un véhicule électrique. L’union entre ces trois groupes – incluant Mitsubishi Motors – permettrait de réaliser des économies d’échelle, de réduire les coûts, et de diversifier les gammes de modèles proposés.
Une concurrence internationale intense
En s’alliant, Honda, Nissan et Mitsubishi Motors visent à rattraper l’américain Tesla et leurs concurrents chinois, qui ont pris une longueur d’avance sur le marché des voitures 100% électriques. Contrairement aux entreprises chinoises, les constructeurs japonais ont pendant longtemps concentré leurs efforts sur les véhicules hybrides, combinant moteurs thermiques et électriques, très populaires au Japon où ils représentent 40% des ventes. Cette orientation a conduit les industriels nippons à sous-estimer la demande mondiale croissante pour les véhicules entièrement électriques, permettant à la Chine de devancer le Japon en tant que premier exportateur de véhicules en 2023.
Le marché japonais est déjà bouleversé par le groupe américain fondé par Elon Musk, ainsi que par le constructeur chinois BYD et le sud-coréen Hyundai. La compétition est donc officiellement lancée. De son côté, Honda projette de doubler ses investissements dans le secteur des véhicules électriques, en engageant jusqu’à 65 milliards de dollars (soit environ 63 milliards d’euros) d’ici 2030, avec l’ambition d’atteindre 100% de ventes de véhicules électriques d’ici 2040. Ce défi représente une pression supplémentaire pour les constructeurs automobiles européens, mais, à court terme, il profite à Renault. En effet, l’annonce de ce projet de rapprochement entre Honda et Nissan entraîne une augmentation de la valeur boursière de Nissan, un groupe dont Renault est toujours actionnaire.