Le sénateur de Mayotte, Saïd Omar Oili, membre du RDPI, a manifesté son mécontentement à propos d’une potentielle nomination ministérielle prévue pour ce lundi. Cette date coïncide en effet avec une journée de deuil national, organisée en souvenir des personnes ayant perdu la vie lors du passage de l’ouragan Chido.
En cas de formation du nouveau gouvernement aujourd’hui, les habitants de Mayotte subiront une double peine et seront très affectés, selon Saïd Omar Oili, sénateur de Mayotte affilié au RDPI. Il était l’invité de 42mag.fr le lundi 23 décembre au matin, un jour de deuil national en hommage aux victimes du cyclone Chido qui a ravagé l’archipel.
Ce jour coïncide également avec la potentielle annonce d’un nouveau gouvernement par François Bayrou. « Que restera-t-il de cette journée ? Le désastre qui vient de toucher Mayotte ou bien la désignation du nouveau gouvernement ? Comme souvent, nous sommes relégués au second plan, » déplore le sénateur de Mayotte. « Ce n’est pas surprenant. Lorsque le président s’est rendu à Mayotte, souvenez-vous des propos tenus lorsqu’il a été interpellé par la population : il a laissé entendre que nous n’étions pas entièrement des Français, mais plutôt des citoyens de second rang. »
« Certains priorisent leur carrière politique »
« Il fût un temps où il aurait fallu mettre la politique de côté pour témoigner un peu de compassion envers les Mahorais, car à ce jour, certains habitants n’ont ni eau courante ni électricité ; c’est une question fondamentale de survie. L’éducation de nos enfants pourra-t-elle se poursuivre normalement ?, » s’interroge le sénateur. « Nous nous posons ces questions cruciales aujourd’hui tandis que d’autres ne semblent préoccupés que par leur avenir politique et la formation d’un nouveau gouvernement. C’est très inapproprié, selon moi. »
Actuellement, « il subsiste encore des quartiers qui n’ont pas été rétablis en eau courante, » affirme Saïd Omar Oili, « pourtant cela fait des années que Mayotte est confrontée à un problème d’eau. Le récent événement n’a fait qu’aggraver le manque d’investissement de l’État à l’égard de Mayotte. »