Le ministre de l’Intérieur a toutefois réaffirmé son intention de revisiter les accords de 1968 entre la France et l’Algérie, qu’il juge « obsolètes et inéquitables ».
« Il est temps de tourner la page ». Dans un entretien publié mardi 21 janvier par L’Express, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a affirmé « qu’il est désormais nécessaire de stabiliser nos rapports diplomatiques avec l’Algérie ». Cette discussion s’est principalement concentrée sur les relations complexes entre Paris et Alger, qui se sont détériorées après que l’Algérie a refusé l’entrée d’un influenceur algérien expulsé de France.
Bruno Retailleau a plaidé pour « dédramatiser » les interactions avec l’Algérie. Selon lui, il est essentiel « d’établir enfin une relation équilibrée, sans arrière-pensées, et exemptée de l’idée d’un droit éternel concernant la mémoire pour Blâmer la France pour les événements du passé ».
A propos de la période coloniale, le ministre a déclaré qu’« il faut aborder cette époque avec un regard impartial ». Il a ajouté : « La colonisation inclut évidemment des chapitres sombres qu’il convient de dénoncer, et nous l’avons fait. Cependant, elle a également engendré des apports et des relations qui perdurent ».
Des relations fluctuantes
Le ministre a réitéré son souhait de revisiter les accords franco-algériens de 1968, qu’il considère « obsolètes et déséquilibrés ». Ce traité bilatéral offre un statut particulier aux citoyens algériens en termes de circulation, de séjour et d’emploi. Ce texte, qui relève du droit international et prévaut donc sur le droit français, place les Algériens en dehors du régime commun en matière d’immigration.
Les rapports souvent fluctuants entre la France et l’Algérie se sont envenimés depuis l’été dernier avec la décision française de soutenir le projet marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, une région contestée. Plusieurs autres dossiers ont contribué à ternir les relations bilatérales, notamment la détention depuis la mi-novembre en Algérie de l’auteur franco-algérien Boualem Sansal.