Ce jeudi, le ministre de l’Intérieur a adressé une note aux préfets, leur demandant d’adopter une approche stricte concernant la régularisation des employés ne disposant pas de papiers d’identité.
Selon Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de La Cimade, une organisation engagée dans la défense des droits des réfugiés, la récente circulaire est jugée « dramatique et dangereuse pour notre pays« , a-t-elle déclaré sur 42mag.fr, le vendredi 24 janvier. Le ministre de l’Intérieur a, la veille, envoyé une directive aux préfets exigeant une plus grande rigueur dans la régularisation des travailleurs sans papiers.
Fanélie Carrey-Conte précise que cette circulaire « affecte un nombre très limité de personnes et ne possède pas de force législative« . En 2023, la version originale de la circulaire Valls a permis d’accorder des documents à plus de 34 000 personnes.
« Un aspect de communication politique pour le ministre »
La mise en œuvre de la circulaire devrait entraîner une réduction de 10 000 régularisations par an, d’après les données obtenues par 42mag.fr au sein de l’entourage du ministre de l’Intérieur, ce qui constitue « un aspect de communication politique pour le ministre« , selon elle.
Malgré tout, la mise en place de cette directive « va précariser encore plus les personnes sans papiers« , avertit la secrétaire générale de La Cimade. Elle s’interroge sur la logique de ne pas régulariser des individus qui travaillent et qui apportent leur contribution à notre économie, surtout quand tant de chefs d’entreprise et acteurs économiques soulignent ces besoins. Elle conclut que cette démarche est « contre-productive. La précarisation des individus ne mènera pas à l’amélioration de la situation des autres« .