Les collectivités locales, sollicitées pour contribuer financièrement, voient leurs budgets se réduire, ce qui suscite des inquiétudes parmi certaines institutions quant à leur capacité à assurer leurs missions de service public.
La recherche d’un terrain d’entente pour le budget
Le jeudi 30 janvier, quatorze parlementaires, partagés à parts égales entre députés et sénateurs, se retrouvent pour une réunion cruciale. L’objectif de cette commission mixte paritaire est de parvenir à un accord sur le projet de loi de finances. Si un terrain d’entente est trouvé, un texte unifié sera présenté à l’Assemblée nationale le lundi 3 février.
Les implications budgétaires pour 2025
Dans l’attente de l’approbation du budget pour 2025, François Bayrou a pris l’engagement de réduire la pression financière sur les territoires, en plafonnant l’effort à 2,2 milliards d’euros au lieu des 5 milliards prévus par le gouvernement de Michel Barnier. Ces ajustements, bien qu’allégés, annoncent néanmoins d’importantes conséquences pour les collectivités locales et les structures qu’elles soutiennent financièrement, telles que la mission locale de Bordeaux.
Les inquiétudes des jeunes et des conseillers à Bordeaux
Noah, âgée de 21 ans, est activement engagée dans un atelier axé sur la recherche d’emploi. Elle exprime son inquiétude face à la réduction des subventions pour les missions locales, estimant qu’elle risque de négliger une part importante de la jeunesse. « C’est priver une nouvelle fois les jeunes qui ne rentrent pas dans les cases traditionnelles des solutions adaptées à leurs besoins », affirme-t-elle. À Bordeaux, 3 000 jeunes comme Noah bénéficient de l’accompagnement de conseillers. Cependant, avec les restrictions budgétaires projetées, de 4 à 5 postes sur les 35 actuels au sein de la mission locale risquent de disparaître.
« La grande difficulté serait d’être dans l’incapacité de maintenir un accueil et un support de qualité. »
Alain Guérard, directeur de la mission localeà 42mag.fr
« Si les missions locales devaient réduire la portée de leurs actions, nous risquerions de laisser une partie de la population sans perspective, sans qualification et, en fin de compte, inadaptée aux besoins du marché de l’emploi », s’inquiète Alain Guérard, le responsable de l’établissement.
« Faire des choix » budgétaires pour la municipalité et le département
Même si la ville de Bordeaux continue de soutenir financièrement la mission locale, elle fait face à une réduction de 7,4 millions d’euros dans son propre budget annuel. Le maire écologiste, Pierre Hurmic, se voit contraint de faire des compromis. « Certains recrutements ont dû être repoussés. Cette réduction budgétaire reste totalement injuste et irresponsable à ce jour », déclare-t-il.
Le département doit également prendre des décisions difficiles. Cela inclut l’annulation de projets de construction de deux nouveaux collèges, la non-remplacement de certains personnels, la suspension des subventions aux communes et une hausse de 50 centimes des repas à la cantine des collégiens. Le président socialiste de la Gironde, Jean-Luc Gleyze, tire la sonnette d’alarme avec une coupe budgétaire de 200 millions d’euros, soit une diminution de 10 % par rapport à 2024.
Pour l’avenir, le président du Conseil départemental de la Gironde propose de réévaluer complètement la façon dont les départements sont financés, par exemple en utilisant les revenus de la CSG (contribution sociale généralisée) plutôt que ceux basés sur la consommation et le marché.