Vincent Elbaz est l’un des intervenants conviés au « contre-sommet » dédié à l’intelligence artificielle, où il discutera de l’impact de l’IA sur son domaine professionnel. Brigitte Lecordier, actrice spécialisée dans le doublage, exprime aussi ses préoccupations concernant les risques qui pèsent sur sa carrière.
Vendredi 31 janvier, l’acteur Vincent Elbaz a partagé son refus de laisser des cinéastes utiliser l’intelligence artificielle pour modifier son apparence, invoquant des raisons éthiques.
« Je ne suis pas d’accord », a déclaré le comédien de 53 ans lors d’une conférence de presse à Paris pour annoncer le « contre-sommet de l’intelligence artificielle » au théâtre de la Concorde, prévu pour le 10 février, en parallèle du sommet mondial « pour l’action sur l’IA » qui se déroulera les 10 et 11 février dans la capitale.
« Le jeu d’acteur repose sur le corps et l’esprit »
Vincent Elbaz a raconté avoir été approché pour un rôle nécessitant qu’il semble plus âgé grâce à la retouche numérique des images après le tournage, plutôt qu’à travers un maquillage traditionnel. « Ai-je vraiment le choix ? Je l’ignore, ce n’est pas mon film, et je ne suis pas le metteur en scène. Cependant, je n’ai pas donné mon accord : pour altérer mon visage, je préfère collaborer avec des maquilleurs », a-t-il expliqué. « Cela signifie se lever très tôt et passer deux heures au maquillage, mais je n’ai aucun intérêt à esquiver cet effort. Être acteur, c’est avant tout une affaire de corps et d’esprit », a ajouté l’acteur, dont on pourra bientôt voir le jeu dans Haut les mains de Julie Manoukian.
« L’effort que je déploie est inhérent à ma profession. Pour certains rôles, il faut souvent passer par des mois de préparation physique intense. On pourrait proposer : développe ton personnage et, si tu n’atteins pas exactement ce qu’on souhaite, nous corrigerons avec de l’intelligence artificielle. Non, cela ne me convient pas », a-t-il affirmé fermement.
Lors de ce « contre-sommet », Vincent Elbaz est l’un des intervenants qui partageront leurs expériences concernant l’impact de l’IA sur leurs métiers. Un autre témoignage, celui de Brigitte Lecordier, célèbre voix française du personnage Son Gokû dans Dragon Ball Z, a exprimé son inquiétude face à la menace que représente l’IA pour sa profession. « Notre métier est en péril. Nos voix sont captées sans notre accord pour être reproduites artificiellement », a-t-elle prévenu.
Elle a également indiqué que ses sollicitations auprès du ministère de la Culture étaient restées lettre morte, même après une pétition ayant réuni 160 000 signatures pour défendre la profession. « Nous n’avons toujours pas été entendus par le ministère. Nous sommes 5 000 acteurs qui tentent différentes approches, par l’intermédiaire de contacts… Rien ne fonctionne. Cela semble ne pas les intéresser », a-t-elle regretté amèrement.