Lors de son passage sur BFMTV ce dimanche, le ministre de la Justice a proposé l’organisation d’une primaire ouverte réunissant les partisans d’Emmanuel Macron et ceux des Républicains. Selon lui, cette initiative est la seule façon de prévenir un duel au second tour entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.
Le ministre a véritablement secoué les choses. Gérald Darmanin, après avoir relancé le débat sur la nationalité, semble positionner ses cartes en vue des élections présidentielles à venir. Lors de son passage sur BFMTV le dimanche 9 février, le garde des Sceaux a introduit l’idée d’une élection primaire au sein des soutiens de Macron, incluant aussi les Républicains. « Si le meilleur candidat parmi nous dans le camp Macron pour 2027 n’est pas une évidence », a-t-il déclaré, « peut-être faudra-t-il envisager un mécanisme de sélection que l’on appelle une primaire ».
Il a ensuite précisé : « Si aucune personne ne s’émerge clairement, et même si je souhaite que ce soit le cas, nous devrons alors mettre en place un processus de choix. Sans cela, nous risquons d’avoir plusieurs candidats, ce qui nous empêcherait d’atteindre le second tour. Nous serions peut-être satisfaits personnellement, mais nous serions isolés, et les électeurs nous en tiendraient grandement rigueur ».
Une stratégie audacieuse pour Gérald Darmanin
Pour le ministre, l’élément crucial de cette future élection présidentielle repose sur le programme envisagé : « Ce qui compte, c’est ce que nous voulons réaliser ». Il ajoute : « Ensuite, il est peut-être nécessaire de réfléchir à la manière de choisir notre candidat, car il ne doit y en avoir qu’un. Autrement, on verra Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon s’affronter au deuxième tour, et inévitablement », prédit-il, « ce sera madame Le Pen » qui l’emporterait.
Clair quant à ses intentions, Gérald Darmanin affirme qu’il a « décidé de ne plus attendre les autres ». Il se concentre sur un projet initial avec des propositions claires qu’il souhaite faire avancer jusqu’à l’échéance électorale, quitte à bousculer les opinions dans son propre camp. Il critique vertement la réaction de rejet qu’il a constatée sur le sujet du droit du sol : « On remarque que l’on n’est pas encore prêt à rassembler 25% des électeurs au premier tour », commente cet ancien cadre de l’UMP, exclu après son ralliement à Emmanuel Macron en 2017.
Proposition pour une primaire inclusive
Gérald Darmanin recommande donc une primaire qui serait étendue aux Républicains, dont les tensions autour des potentiels leaders Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau sont palpables. Il déclare : « Ce débat interne ne devrait pas se limiter à choisir entre Bruno et Laurent. Il pourrait aussi être l’occasion de s’ouvrir davantage, d’accepter que les réalisations du Président n’étaient pas exclusivement négatives, et que ses soutiens avaient en partie raison ».
Néanmoins, cette proposition d’une large primaire ne remporte pas l’unanimité parmi les Républicains ni même les fervents soutiens de Macron. En particulier, le groupe associé à Gabriel Attal demeure muet concernant cette suggestion post-diffusion TV. Toutefois, un député qui soutient Gérald Darmanin pense que sans cette approche, « l’échec est garanti ». À son avis, chaque personne devra faire un choix clair entre se joindre aux sociaux-démocrates ou s’aligner avec la droite, car, selon ses mots, le concept « d’en même temps ne subsisterait qu’avec Emmanuel Macron ».