Sans l’appui du Rassemblement National et du groupe socialiste, la motion n’a obtenu que 115 suffrages, bien loin des 289 requis pour être adoptée.
François Bayrou, qui avait déjà résisté à deux votes de défiance il y a une semaine, a réussi à surmonter une troisième tentative de renverser son gouvernement ce lundi 10 février. Les députés ont rejeté la motion de censure proposée par LFI en réaction à l’usage par le Premier ministre de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, manœuvre permettant d’adopter sans vote la section « recettes » du budget de la Sécurité sociale pour l’année 2025.
La motion a seulement obtenu 115 votes, loin des 289 nécessaires, sans le soutien du RN ni des députés PS. Devant une Assemblée où nombreux sièges restaient vides, François Bayrou a soutenu qu’il était essentiel que le budget soit « approuvé rapidement ». Nadège Abomangoli, vice-présidente LFI à l’Assemblée, avait exhorté les députés à censurer un projet de budget qui, selon elle, « se dissimule derrière des leurres » et un gouvernement qui « s’exprime et agit comme le Rassemblement national ».
Un nouvel usage du 49.3, suivie d’une autre motion de censure
Bien que contesté par les Insoumis, Jérôme Guedj, du parti socialiste, a défendu le choix de ne pas soutenir la censure et a plaidé pour « une grande conférence sur le financement » de la Sécurité sociale, proposant notamment d’explorer des financements via « les héritages », « les biens immobiliers », voire une « contribution des retraités ».
Rapidement après, le Premier ministre a de nouveau recouru à l’article 49.3 pour s’assurer l’adoption de la dernière section du texte, celle concernant les « dépenses » pour l’année 2025. En réponse, les Insoumis ont annoncé une nouvelle motion de censure, programmée pour être examinée probablement ce mercredi.