Vingt ans après l’adoption de la loi sur le handicap, des organisations incitent à organiser des manifestations dans toute la France pour exprimer leur insatisfaction.
« Aucun engagement n’a été respecté », affirme Arnaud de Broca, président du collectif Handicaps et délégué général de l’Union professionnelle du logement accompagné (Unafo), vingt ans après l’instauration de la loi sur le handicap. Cette déclaration a été faite le lundi 10 février sur 42mag.fr, alors que plusieurs organisations appellent à des manifestations ce lundi soir place de la République à Paris, ainsi que dans diverses villes françaises, pour exprimer leur mécontentement d’ici demain.
« Peu importe le type de handicap, les obstacles restent les mêmes pour accéder aux commerces, à l’éducation, à l’emploi, » précise Arnaud de Broca. « La promesse de cette législation était de rendre tout accessible d’ici 2015. Cependant, dix ans après la mise en œuvre de cette loi, nous en sommes encore très éloignés, ce qui provoque une grande insatisfaction et colère. »
« Malheureusement, le handicap est souvent associé à la précarité »
Arnaud de Broca, président du collectif Handicapssur 42mag.fr
Arnaud de Broca, qui dirige le Collectif Handicaps rassemblant 54 associations nationales représentant les personnes handicapées, attribue ce décalage par rapport aux promesses à « un manque de détermination politique depuis deux décennies, partagée par divers gouvernements successifs ». Il explique également que ce problème « dépend des départements, des régions et des municipalités, qui souvent ne l’ont pas considéré comme une priorité. »
« Instaurer des sanctions plus sévères en cas de non-respect de l’accessibilité »
« Malheureusement, le handicap est souvent synonyme de précarité, » souligne Arnaud de Broca. Une proposition de loi soumise par les députés LR Antoine Vermorel-Marques et PS Sébastien Saint-Pasteur, visant à garantir qu’aucun bénéficiaire de l’allocation adulte handicapé ne tombe en dessous du seuil de pauvreté, est considérée comme « allant dans la bonne direction », d’après lui. Toutefois, il précise que « tout ne peut être résolu par des modifications législatives ».
Concernant la loi Handicap de 2005, Arnaud de Broca admet qu’il s’agissait « d’une loi majeure ». Le problème, selon lui, réside dans « son manque d’application, » ajoute-t-il, préconisant « des sanctions plus strictes lorsque l’accès n’est pas pleinement assuré. »