Cette approche novatrice a pour objectif de progresser dans la bataille contre l’habitat indécent et de garantir, au moins, le respect des réglementations existantes, ce qui, selon le collectif, n’est pas actuellement observé. À ce jour, 96 000 foyers identifiés comme prioritaires au titre de la loi Dalo sont encore en attente de relogement, à l’instar de cette famille résidant à Paris qu’a pu interviewer 42mag.fr.
Dans le modeste logement de 30 mètres carrés où vit Sandrine, il est impossible de ne pas remarquer les larges marques sombres sur le plafond. « C’est de la moisissure, il y a une telle humidité ici », explique la mère de famille, visiblement frustrée, en montrant une fenêtre « qui est presque en train de se défaire ».
Des traces de moisissure se retrouvent également dans l’entrée, le couloir, la salle de bains et dans le petit salon, qui est aussi utilisé comme chambre. Sandrine et son époux dorment sous une mezzanine, tandis que leurs enfants, Luka, neuf ans, et Victor, dix ans, dorment au-dessus. Les garçons vivent à l’étroit et rêvent de plus d’espace. « Un logement plus spacieux avec une chambre pour moi et mon frère », espère le premier. « Je voudrais une nouvelle maison pour inviter mes amis et m’amuser », confie le second.
« Aucune offre de logement, absolument rien »
La famille a le statut Dallo depuis 2016, ce qui signifie qu’elle est prioritaire pour obtenir un nouveau logement. En principe, elle aurait dû recevoir une offre entre quatre et six mois après cette reconnaissance. Pourtant, neuf années se sont écoulées sans « aucune offre de logement, absolument rien », déplore Sandrine. Et en mai prochain, ils devront quitter leur appartement car la propriétaire veut le récupérer. « Où vais-je aller ? » se demande Sandrine, qui n’a pas de « plan de secours ».
“Être Dallo ne garantit pas un logement !”
Sandrine, mère de familleà 42mag.fr
Actuellement, quelque 96 000 foyers identifiés comme prioritaires Dallo depuis 2008 sont encore en attente de relogement. C’est pourquoi 40 associations, membres du Collectif des associations unies pour le logement, ont choisi une approche inédite : porter plainte le jeudi 13 février contre l’État pour « non-assistance à personnes mal logées ».
Ces organismes de défense du droit au logement critiquent le désengagement de l’État en ce qui concerne le financement du logement social. En 2016, il y avait une production de 115 000 logements sociaux, soulignent-elles, mais aujourd’hui, ce chiffre est redescendu à seulement 80 000.