Martin Looney, un législateur du Connecticut, a suggéré un projet de loi visant à donner aux spectateurs des indications plus précises sur l’heure à laquelle commencent réellement les films. Cette initiative répond à un mécontentement de plus en plus marqué concernant les longues séquences publicitaires projetées avant les films dans les salles de cinéma.
Proposition de Martin Looney sur les publicités dans les cinémas
Depuis 2015, Martin Looney, membre du parti démocrate au Connecticut, a pris une initiative en présentant au mois de janvier la proposition 797 au Sénat de cet État. Il a été motivé par les nombreuses plaintes des citoyens, dérangés par la durée excessive des publicités avant le début des films. Ces séquences publicitaires peuvent prendre jusqu’à une demi-heure. Martin Looney décrit les spectateurs comme une « audience captive » et estime que ces publicités, ces bandes-annonces, et autres messages incitant à acheter des produits alimentaires ou à éteindre les téléphones, représentent un « abus de temps ». À travers sa proposition, il souhaite obliger les cinémas à indiquer non seulement l’heure de début de la séance mais aussi celle du début effectif du film, permettant ainsi aux spectateurs réticents à visionner les publicités d’éviter cette attente inutile.
Réactions des exploitants de cinéma
La proposition de loi suscite des réactions contrastées, notamment parmi les exploitants de cinémas. Le directeur de l’Avon Theater, un cinéma indépendant du Connecticut, a exprimé ses réserves envers cette mesure. Il craint qu’une telle réglementation puisse décourager les annonceurs de diffuser leurs publicités dans les salles. Si les spectateurs choisissent d’entrer après le début des publicités, cela pourrait entraîner une diminution significative des revenus générés par ces annonces. De plus, alors que les bandes-annonces sont de plus en plus disponibles en ligne, leur importance en salle pourrait être réduite. Le directeur souligne également que le secteur cinématographique ne s’est pas encore complètement remis des impacts de la pandémie, qui a entraîné une baisse drastique des ventes de billets. En 2019, plus d’un milliard de billets de cinéma étaient vendus, alors qu’à présent, ce chiffre n’atteint que 800 millions.
Quel avenir pour cette proposition de loi ?
Le futur de cette proposition reste incertain. Il n’est pas encore déterminé si le Sénat du Connecticut décidera de l’inscrire à son agenda, d’autant plus que de nombreux spectateurs préfèrent déjà d’eux-mêmes arriver quelques minutes après le début de la séance pour éviter les publicités. Par ailleurs, dans bon nombre de chaînes de cinéma américaines, il est possible pour les spectateurs de choisir leur siège lors de l’achat de leur billet, ce qui rend l’arrivée en avance pour choisir une bonne place moins cruciale. Finalement, même si la loi était adoptée, elle ne concernerait que l’État du Connecticut, mais elle pourrait inspirer d’autres États si elle s’avérait bien accueillie.