Lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale mardi, le Premier ministre François Bayrou a réaffirmé qu’il n’avait « en aucune manière » tenté d’influencer le système judiciaire en ce qui concerne le dossier de violences à l’école catholique de Notre-Dame-de-Bétharram, située dans les Pyrénées-Atlantiques.
« Nous ne cherchons pas à instrumentaliser et nous n’avons pas demandé la démission du Premier ministre », a déclaré le mardi 18 février Jérôme Guedj, député socialiste, sur le plateau de 42mag.fr soir. Cette déclaration a été faite après que sa collègue du parti socialiste, Colette Capdevielle, a interpellé plus tôt dans la journée François Bayrou au sujet de l’affaire Bétharram. Dans l’hémicycle, le Premier ministre a réaffirmé n’avoir « jamais » influencé « ni de près ni de loin » les procédures judiciaires concernant l’affaire des violences dans l’établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram, situé dans les Pyrénées-Atlantiques.
François Bayrou a également précisé que, en 1998, le parquet général avait informé le ministère de la Justice, dirigé alors par Élisabeth Guigou sous le gouvernement du socialiste Lionel Jospin. Il a également exprimé son incrédulité à l’idée que le ministre de l’Éducation nationale de l’époque, Claude Allègre, et la ministre de l’Enseignement scolaire, Ségolène Royal, aient pu ne pas être « avertis » d’une « alerte d’une telle importance ».
« Besoin de clarté et de transparence »
Jérôme Guedj a souligné que « un paradoxe se dessine car François Bayrou dénonce lui-même une sorte d’instrumentalisation et, dans un mouvement défensif, attaque à son tour en jetant la responsabilité sur le gouvernement Jospin. Cependant, nous, au PS, ne partageons pas cette approche ».
« Nous réclamons simplement plus de clarté et de transparence, la vérité par respect pour les victimes, déclare le député socialiste. C’est essentiel de comprendre les manquements de l’époque, un silence pesant, une complaisance face à des actes de violence, et pire, des actes de pédocriminalité. Il précise qu’une procédure est en cours mais que les événements des années 1990 posent des questions aux responsables politiques de l’époque, particulièrement ceux qui étaient très proches des faits. François Bayrou était, à ce moment-là, député, président du Conseil général du territoire en question et ministre de l’Éducation », ajoute Jérôme Guedj.