Un comité interministériel chargé de superviser les questions d’immigration se réunira ce mercredi. Cette rencontre est d’autant plus pertinente qu’elle intervient après une attaque au couteau survenue à Mulhouse ce week-end, ayant causé le décès d’une personne. L’agresseur présumé est un ressortissant algérien visé par une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF).
Le thème complexe de l’immigration continue de provoquer des débats intenses au sein du gouvernement, comme cela a été le cas pour les précédents. Ce sujet est également l’une des raisons majeures pour lesquelles la crédibilité de nos dirigeants est souvent remise en question, notamment en raison des promesses souvent répétées et non tenues. Ce mercredi 26 février, un conseil interministériel sera consacré au contrôle de l’immigration, relançant ainsi le débat autour des Obligations de quitter le territoire français (OQTF), particulièrement depuis une attaque mortelle à l’arme blanche samedi à Mulhouse, impliquant un Algérien en situation illégale.
Au fil du temps, le périmètre des OQTF s’est progressivement étendu, touchant même des étudiants étrangers en situation d’échec académique, bien au-delà des simples menaces pour la sécurité publique ou de la promotion du terrorisme. Cette inflation de mesures a conduit la France à détenir un record européen, avec plus de 130 000 décisions prises en 2023, contre seulement 26 000 en Italie, pays pourtant sous forte pression migratoire. Malheureusement, cela se traduit aussi par un faible taux d’application : seulement 10 % des décisions sont exécutées en France, contre 30 % en Allemagne. En multipliant les critères pour expulser, les autorités ont perdu de vue les priorités essentielles, renforçant ainsi leur inefficacité. Un constat si alarmant que la Cour des comptes a fini par juger ces mesures comme un simple « enjeu de communication ».
Des promesses sans impact révélant l’incapacité gouvernementale
Malgré ces difficultés, les autorités n’ont pas renoncé à l’idée de rendre effectives les OQTF, surtout pour les cas les plus critiques. De nombreuses actions ont été entreprises pour obtenir des laissez-passer consulaires, qui sont le principal obstacle aux expulsions. Cela a d’abord pris la forme de discussions diplomatiques, notamment avec les pays du Maghreb, sur fond de relations déjà tendues avec Alger. Ensuite, des mesures plus drastiques ont été mises en œuvre : en 2021, une réduction significative des visas de 50 % pour le Maroc et l’Algérie, et de 30 % pour la Tunisie. Cependant, cette stratégie a été abandonnée dans les années suivantes, car elle n’a pas produit les résultats escomptés. Une fois de plus, ces promesses inefficaces n’ont fait que mettre en lumière la faiblesse de l’État.
Ne nous attendons pas à des réponses miraculeuses du conseil interministériel de mercredi. Cette réunion avait été prévue avant le drame de Mulhouse, mais cet événement tragique lui confère un poids et des attentes renforcés. C’est la contradiction inhérente à ce type de réunions au sommet. Elles soulignent l’urgence d’agir tout en exposant l’absence persistante de résultats concrets. Le ministre de l’Intérieur actuel, Bruno Retailleau, comme ses prédécesseurs, semble se retrouver dans une position critique. Cela, potentiellement le plus troublant, risque de donner du poids aux partisans de solutions radicales, telles que l’immigration zéro, des propositions aussi spectaculaires qu’irréalistes et inapplicables.