Jeudi soir, après la tenue d’un Conseil européen exceptionnel qui s’est concentré sur le conflit en Ukraine et le renforcement de la sécurité en Europe, le président de la République a pris la parole.
« Nous traversons un moment difficile pour l’Europe. » Le président français Emmanuel Macron s’est exprimé à Bruxelles (Belgique) le jeudi 6 mars, à la suite d’un Conseil européen extraordinaire consacré à la guerre en Ukraine et au renforcement de la coopération en matière de défense au sein de l’Union européenne. « Je suis disposé à discuter avec le président Poutine quand nous estimerons, avec le président Zelensky et nos partenaires européens, que le moment opportun est venu », a annoncé le chef de l’État lorsqu’on lui a demandé s’il envisageait de dialoguer avec son homologue russe. « Nous entrons dans une phase de discussion et de négociation qui, à un certain stade, justifiera pleinement des échanges avec les négociateurs et les dirigeants », a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a aussi répondu à un journaliste russe exilé qui faisait état des remarques provocantes de Vladimir Poutine, ce dernier ayant dit qu’il « y avait encore des gens qui souhaitent revenir à l’époque de Napoléon, en oubliant comment cela s’est terminé ». « S’il répond ainsi, c’est qu’il reconnaît la justesse de mes propos », a riposté le président français, en soulignant que Vladimir Poutine faisait une « erreur d’analyse historique » : « Napoléon était engagé dans des campagnes de conquête. La seule nation impérialiste que je discerne aujourd’hui en Europe est la Russie, qui adopte une posture impérialiste révisionniste. »
Augmenter rapidement l’assistance à l’Ukraine
Au cours de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a déclaré que la « priorité immédiate est de soutenir l’Ukraine et ses forces armées », surtout après la suspension de l’aide militaire des États-Unis à Kiev décidée par Donald Trump. « D’ici 2025, l’Union européenne apportera à l’Ukraine un soutien financier de 30,6 milliards d’euros. (…) Nous avons réaffirmé la volonté des Européens d’accroître rapidement l’aide à l’Ukraine », a-t-il précisé.
Jeudi soir, le président a rappelé l’importance de « principes fondamentaux (…) approuvés par tous », qui conditionneront les futures discussions sur la résolution de la guerre en Ukraine : « Une paix pour l’Ukraine et par l’Ukraine, une paix stable et durable, qui ne constitue ni une récompense pour l’agresseur ni un cessez-le-feu sans garanties. » Il a également réitéré l’idée d’une trêve « dans les airs, sur les mers et pour les infrastructures civiles » en premier lieu, proposition également soutenue par Volodymyr Zelensky.
Le Conseil européen, constitué par les chefs d’État et de gouvernement des vingt-sept pays membres, a « pris la décision d’accélérer les initiatives en faveur de la défense européenne », a poursuivi Emmanuel Macron, en ajoutant que « la Russie représente dans la durée une menace existentielle pour l’ensemble des Européens ». Les participants de ce sommet ont approuvé le plan de la Commission européenne visant à renforcer la politique de défense de l’UE. Cela inclut un emprunt de 150 milliards d’euros et des règles assouplies pour permettre aux États de consacrer davantage de ressources à leur défense… « Ces mesures ont été validées », a déclaré le président français. Il s’est également montré favorable à un financement commun, un emprunt européen partagé pour solidifier la défense des Vingt-Sept : « Nous avons besoin d’un nouveau bond en avant, similaire à ce que nous avons fait pendant la pandémie de Covid-19. »
Le président a en outre déclaré qu’il se donnait jusqu’à « la fin du semestre » pour évaluer « si de nouvelles coopérations peuvent émerger » au sein de l’Union européenne, autour de l’idée de faire profiter d’autres pays alliés de la capacité française de dissuasion nucléaire.