Mardi après-midi, la session de questions adressées au gouvernement s’est presque transformée en une critique intense envers La France insoumise. En effet, les discussions des députés et des membres du gouvernement ont été marquées par des références à l’incident impliquant l’agression du rabbin d’Orléans qui a eu lieu le samedi précédent.
A Orléans, une marche silencieuse a eu lieu ce mardi 25 mars en soutien au rabbin qui a été victime d’une agression samedi. Au même moment, la session de questions au gouvernement était animée autour de ce sujet. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a précisé que lui et le Premier ministre ont contacté le rabbin pour lui faire part de l’appui de l’exécutif.
Dès la première intervention, le député LR Jean-Pierre Taite a pointé du doigt des membres de la France insoumise, les tenant pour partiellement responsables de la normalisation de l’antisémitisme. Le ministre de la Justice a répliqué de manière similaire. Selon Gérald Darmanin, « Certains dirigeants de la France insoumise montrent de l’ambivalence ou ont une difficulté avec l’antisémitisme. Nous attendons qu’ils prouvent leur attachement aux valeurs républicaines et qu’ils condamnent fermement tous les actes visant les juifs en France et ailleurs. »
Peu après, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI, a pris la parole. « Le racisme a de nouveau sévi. Lorsque l’antisémitisme et l’islamophobie se propagent, c’est l’ensemble de la République qui est menacée. Samedi, à Orléans, le rabbin a été mordu, insulté et frappé sous les yeux de son fils parce qu’il est juif. Je souhaite lui exprimer notre entière solidarité et saluer ceux qui n’ont pas hésité à s’interposer pour le protéger. »
Des paroles « contradictoires avec certaines postures »
Cette intervention a irrité certains de l’autre côté de l’hémicycle. Le Premier ministre, François Bayrou, a reconnu la justesse des mots tout en exprimant des réserves. « Ces paroles vont à l’encontre de certaines actions, déclarations, publications, affiches de votre parti, » a-t-il précisé, faisant référence aux accusations portées contre LFI d’utiliser des visuels rappelant l’antisémitisme des années 30 dans leurs campagnes contre l’extrême-droite.
Contrairement au Premier ministre qui est resté mesuré, Aurore Bergé, la ministre chargée des discriminations, a exprimé sa colère. « Honte à un parti et à Jean-Luc Mélenchon, qui minimise l’antisémitisme à l’état de cas isolés alors qu’ils en font un problème fondamental. » Les élus d’extrême gauche ont secoué la tête en désaccord, pointant le RN du doigt, tandis que la ministre citait un chiffre de 1 570 actes antisémites recensés en 2024.